France (Indre) Châteauroux (36000)

Conflits commémorés
  • 1914-18
  • 1939-45
  • Indochine (46-54)
  • Autres
  • Monument communal
informations déposées par Cailhol Nicole et mises à jour par Saget Philippe, Choubard Alain, Lucien Lacour dernière mise à jour le 12/10/2022

Description du monument

Caractéristiques

  • Structure
    • Monument
  • Statuaires - Ensemble
    • Femme(s) et Soldat(s)
      • Homme(s) et Femme(s)
  • Allégories et Symboles
    • Féminines
      • Femme = Douleur
Encadré par deux volées de marches permettant d’accéder au terre-plein central de la place La Fayette situé en hauteur, le monument s’organise autour du groupe sculpté par Ernest Nivet.
   Celui-ci est placé sur un socle de 1, 80 mètre de haut environ, lui-même rehaussé par un degré, qui le met en position dominante par rapport au spectateur. Il est accolé, comme une figure de proue, au côté le plus étroit d’un parallélépipède en maçonnerie de proportions monumentales qui se prolonge vers l’arrière (H. 6 m ; L. 4, 15 m ; P. 5,35 m) ; au revers de celui-ci se voit en bas-relief le blason de la ville couronné et entouré de branches d’oliviers.  En avant du monument, une grille réserve un espace pour les dépôts de gerbes.  
   Ernest Nivet a choisi de représenter le retour du Poilu. L’homme est encore jeune et il se tient, de face, le bras gauche écarté, immobile. Il est encore revêtu de son uniforme de combattant - capote, bandes molletières, brodequins et musette -, mais il a perdu son bras droit à la guerre et c’est un mutilé de la face. Remaniant en effet son projet initial, le sculpteur a préféré supprimer le casque de son poilu pour le poser sur un socle, à sa gauche. Dès lors le visage, sans perdre de cette beauté propre à la statuaire antique, laisse apparaître crûment les marques des blessures reçues au combat – une paupière recousue, une cicatrice profonde. L’expression de ce visage en pleine lumière est à la fois amère et lointaine, comme peut l’être celle d’un homme détaché du monde des vivants. Tournant le dos au spectateur et dérobant aux regards son émotion derrière son bras gauche replié, sa vieille mère, une paysanne robuste, vêtue d’un tablier de travail, appuie son front contre l’épaule droite de son fils et l’étreint, partagée entre la joie de le voir revenir vivant et la douleur de la découvrir mutilé.

Matériaux

Pierre des carrières de Lavoux (Vienne) pour le groupe sculpté. 

Economie

Prix

145 000 francs

Souscription

27 000 francs

Subvention commune

108 000 francs

Dons particuliers

10 000 francs (sculpteur)

Commentaires (économie)
Voir histoire du monument ci-dessous. Aux frais précédents s'ajoutent 19 500 francs pour l'aménagement de la place traitée par la commune en régie directe. 

Inscriptions présentes sur le monument

Sur les faces latérales du parallélépipède évoqué plus haut, on peut lire gravés en grandes capitales à l’antique et sur deux lignes les mots
PATRIE et PAIX

Sur le socle sont gravées directement les deux dates
1914-1918
1939-1945


Deux plaques ont été rapportées en bas du même socle (voir plus bas). 


 

Les morts

   La liste des morts de la ville est inscrite sur des plaques dans l’escalier menant à l’étage de l’ancienne mairie. La même liste a été publiée, la veille de l’inauguration, dans le journal Le Département. À l’occasion du centenaire de l’armistice, le 11 novembre 2018, une liste plus complète, fruit d’une recherche collective, a été apposée sur des panneaux, place de la Victoire-et-des-alliés, à côté du monument aux morts départemental. On retrouvera cette liste sur le site   https://www.chateauroux-metropole.fr/morts-pour-la-france/
Pas de noms
Pas de noms
BEAUFRERE Guy François 1920-1952
BOULBON Louis Raymond 1926-1947
DEBOURGES Marie Jeanne 1910-1949
LEFEBVRE Lionel 1932-1952
MANTE Maurice 1931-1951
NONET Robert Maurice 1924-1946
PIZOT Jean Georges 1922-1954
REY Jacques 1952-1954
Jean ANDRIOT 1924-1947
Opérations extérieures en Afghanistan
MCH Harouna DIOP 1969-2010

Sources / Bibliographies / Sites Internet

Le Département, 31 janvier 1937, p. 3 et 4 « L’Histoire du Monument »
Francesca Picou-Lacour et Lucien Lacour, Sur les pas d’Ernest Nivet dans l’Indre, œuvres de plein air (1899-1947), Châteauroux, association des Amis d’Ernest Nivet, 1998.
Michel Maupoix et coll., Sculptures de l’Indre, Belles comme un rêve de pierre, chapitre 18 « Souvenir et commémoration : les monuments aux morts (XIXe – XXe  s.) »,  Rencontres avec le patrimoine religieux, 2011.
Lucien LACOUR, « Genèse des monuments aux morts de l’Indre : l’exemple singulier de Châteauroux », actes du colloque de Châteauroux, 15 novembre 2014, « L’Indre et la Grande Guerre », Châteauroux, C.R.E.D.I. éditions, 2016, p. 202-224.
Francesca et Lucien LACOUR, Ernest Nivet (1871-1948) – Vie et destinée d’un praticien de Rodin, La Geneytouse, Lucien Souny, 2018, chapitre XXII, 
 

Historique du monument

  • 1919
  • Décision d'érection 11/08/1919
    Source : A.M.C. 1 D 44 : Délibérations municipales du 11 août 1919,Questions diverses

    M. Patureau-Mirand propose de voter « le principe de l’érection d’un monument à nos glorieux morts et aussi de désigner l’artiste auquel ce travail pourra être confié ; nos Berrichons ont été ...

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    Décision d'érection 11/08/1919
    M. Patureau-Mirand propose de voter « le principe de l’érection d’un monument à nos glorieux morts et aussi de désigner l’artiste auquel ce travail pourra être confié ; nos Berrichons ont été largement éprouvés, notre 9e corps détient le record des morts, il vient bien avant le 20e, il était partout aux endroits critiques, nous l’avons vu en Belgique à un moment grave, jusqu’au jour de l’armistice il donnait son sang. Je crois, messieurs, que le Conseil Municipal s’honorera en votant, dès ce soir, le principe de ce monument, qui pourra être érigé face au monument de 1870. Nous avons dans notre pays un artiste d’un talent incontestable, c’est du reste à lui que nous devons nous en reporter pour l’emplacement à choisir. […] Pour éviter toute discussion confessionnelle et permettre aux catholiques comme aux protestants, francs-maçons, juifs ou libres penseurs d’être en contacts journaliers avec ce monument-souvenir, ce monument devra être sur une place publique. »
        Le Conseil se range à l’unanimité à cette proposition et désigne M. Nivet pour assurer l’exécution du projet, mais les circonstances d’une fin de mandat ne se prêtent pas à une inscription au budget municipal.
  • 1921
  • Emplacement 14/11/1921
    Source : AMC, 1 D 45 - Délibérations municipales du 14 novembre 1921, point 26 de la séance.

    L’idée d’élever un monument aux morts de la Grande Guerre fait l’objet d’un rapport de la commission des finances. Tout en se montrant favorable au principe, « …  la commission, considérant ...

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    Emplacement 14/11/1921
    L’idée d’élever un monument aux morts de la Grande Guerre fait l’objet d’un rapport de la commission des finances. Tout en se montrant favorable au principe, « …  la commission, considérant qu’un   monument commémoratif de la guerre devait avoir pour objet, moins de célébrer une victoire, dont la France paraît, hélas, avoir tiré un bien médiocre bénéfice, que de rendre un hommage durable aux héroïques victimes du conflit, rappelant d’autre part que le conseil a décidé d’édifier un mausolée pour y remettre, à la fin de la concession gratuite décennale accordée à leurs familles, les corps des soldats morts pour la Patrie qui ne seraient pas déposés dans une concession privée, a été d’avis d’édifier, au moment de la construction de ce mausolée et sur son emplacement, le monument    commémoratif des héros de la guerre ».
  • 1923
  • Érection 23/10/1923
    Source : AMC, 1D 46 - Délibérations municipales du 23 octobre 1923, point 15

    Lors du vote relatif à la pose de plaques portant les noms des morts dans l’escalier de l’Hôtel de Ville plusieurs conseillers regrettent que la ville n’ait pas de monument ...

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    Érection 23/10/1923
    Lors du vote relatif à la pose de plaques portant les noms des morts dans l’escalier de l’Hôtel de Ville plusieurs conseillers regrettent que la ville n’ait pas de monument aux morts : « La question de l’érection d’un monument commémoratif sur une place de la ville, dont certains membres de la Commission se sont faits de nouveau les avocats, reste entière ; c’est au Conseil qu’il appartiendra de l’examiner si elle est ramenée devant lui. »  
  • 1924
  • Délibérations Conseil municipal 22/11/1924
    Source : AMC, 1D 47 - Délibérations municipales du 22 novembre 1924, point 27

    Rapport de la Commission des Finances et des Travaux Publics :    « L’espoir d’ériger un monument aux Morts consacré à la fois aux enfants de l’Indre en général et à ...

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    Délibérations Conseil municipal 22/11/1924
    Rapport de la Commission des Finances et des Travaux Publics :
       « L’espoir d’ériger un monument aux Morts consacré à la fois aux enfants de l’Indre en général et à ceux de Châteauroux en particulier, et à frais communs avec le Département, paraissant devoir être écarté, la question d’un monument propre à la Ville de Châteauroux a été de nouveau agitée devant votre Commission. M. le Maire a donné communication d’une lettre de M. le Préfet de l’Indre datée du 24 octobre, avisant le Conseil que  cessera sans doute à partir de 1925 « le concours financier de l’Ėtat aux dépenses exposées par les Communes pour l’édification de monuments aux Morts pour la Patrie », et l’invitant, s’il a l’intention de solliciter ce concours pour un tel objet, à « faire parvenir avant le 15 décembre 1924 sa demande de subvention accompagnée des plans et devis du projet ».
       M. le Maire a ajouté que, dans le cas où l’Assemblée communale répondrait à cette invitation par l’affirmative, il croyait devoir attirer son attention sur la seconde des deux maquettes présentées au choix du Conseil Général par le statuaire Nivet, que le Conseil Général n’a pas choisie et que l’on peut tenir cependant pour une œuvre de la plus haute valeur. Sa place serait tout indiquée au milieu du cimetière, où justement, dans une première délibération, la majorité du Conseil Municipal avait exprimé l’avis que devrait s’élever le monument commémoratif de Châteauroux, si quelque jour Châteauroux en élevait un. Le prix à prévoir serait d’une centaine de mille francs.
       Après un assez long échange de vues, notre Commission a été d’avis qu’il convenait d’ériger à Châteauroux un monument aux Morts, de fixer à cent mille francs la somme à y consacrer, de solliciter le concours financier de l’Ėtat, de tous les groupes et de tous les particuliers qui voudraient apporter leur contribution collective ou personnelle, enfin, avant de prendre une détermination quant à la désignation de l’auteur et au choix de l’œuvre, de voir la maquette de M. Nivet dont M. le Maire avait parlé.
       En ce qui concerne l’emplacement, elle a pensé qu’il y avait lieu de réserver la décision à prendre. »
     
    Au cours du débat  les oppositions qui étaient apparues lors de précédents conseils se montrent  toujours aussi vives, les uns – c’était la position du maire - tenant encore pour le cimetière, les autres pour une place publique « pour rappeler aux générations futures non seulement le sacrifice de nos morts, mais aussi l’horreur de la guerre ». Une commission est désignée pour se rendre à l’atelier du sculpteur Nivet
  • Plan de financement 29/12/1924
    Source : AMC, 1D 47 - Délibérations municipales du 29 décembre 1924, point 15

     Choix de la maquette du groupe des Pleureuses  que le conseil général, à la même date, a écarté. Reprise du débat sur l’emplacement. Vote d’une  somme de 100 000 francs et ...

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    Plan de financement 29/12/1924
     Choix de la maquette du groupe des Pleureuses  que le conseil général, à la même date, a écarté. Reprise du débat sur l’emplacement. Vote d’une  somme de 100 000 francs et envoi au ministère de l’Intérieur par l’intermédiaire du préfet d’une demande de subvention à hauteur de 11 000 francs
  • 1925
  • Devis 06/01/1925
    Source : A.D.I. 2O/044/11

    Devis sommaire dressé par le directeur des services de la Voirie et des Bâtiments pour un monument place de la République, en date du 6 janvier 1925.    ...

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    Devis 06/01/1925
    Devis sommaire dressé par le directeur des services de la Voirie et des Bâtiments pour un monument place de la République, en date du 6 janvier 1925. 
     
       Le coût se répartit de la manière suivante : 80 000 francs pour le groupe sculpté et 20 000 francs pour l’aménagement du terre-plein.
  • Emplacement 12/02/1925
    Source : AMC 1 D 47 - Délibérations municipales du 12 février 1925, point 13

    Se ralliant à l’opinion de l’architecte Albert Laprade et du sculpteur Ernest Nivet, les conseillers municipaux fixent leur choix « le monument de Nivet serait édifié à l’extrémité de la Place ...

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    Emplacement 12/02/1925
    Se ralliant à l’opinion de l’architecte Albert Laprade et du sculpteur Ernest Nivet, les conseillers municipaux fixent leur choix « le monument de Nivet serait édifié à l’extrémité de la Place Lafayette, en haut des marches qui descendent vers l’Avenue de Déols et dont le tracé rectiligne serait modifié de manière à former un rond. Ainsi l’œuvre se trouverait en belle place et en valeur dans un cadre de verdure. »
    Il est envisagé d’ouvrir une souscription publique dont le montant permettrait d’alléger les charges de la Ville.
  • Délibérations Conseil municipal 18/07/1925
    Source : AMC 1 D 47 Délibérations municipales du 18 juillet 1925 point 10

    La nouvelle municipalité, devant le refus de l’Etat d’accorder une subvention, le dossier de demande étant parvenu hors délai, décide d’ajourner le projet et de rendre au sculpteur sa maquette.  ...

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    Délibérations Conseil municipal 18/07/1925
    La nouvelle municipalité, devant le refus de l’Etat d’accorder une subvention, le dossier de demande étant parvenu hors délai, décide d’ajourner le projet et de rendre au sculpteur sa maquette. 
  • 1932
  • Presse 20/11/1932
    Source : Journal du Département de l'Indre du 20 novembre 1932

    Le Monument aux Enfants de Châteauroux morts au Champ d’Honneur      Ainsi, quatorze ans après l’armistice, le Conseil Municipal de Châteauroux s’est décidé – enfin – à ...

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    Presse 20/11/1932
    Le Monument aux Enfants de Châteauroux morts au Champ d’Honneur
     
       Ainsi, quatorze ans après l’armistice, le Conseil Municipal de Châteauroux s’est décidé – enfin – à collaborer à l’érection d’un Monument aux enfants de Châteauroux tombés au Champ d’Honneur.
       Il a fallu l’inauguration du Monument élevé par le Conseil général, à la mémoire de tous les enfants de l’Indre, pour précipiter les choses.
       Vendredi, au cours de la cérémonie au monument de la place Gambetta, M. Perrod, président des Mutilés, exprimait clairement à la Municipalité le désir de toutes les victimes de la guerre de ne pas voir Châteauroux persister à rester la seule ville de France n’ayant pas élevé la pierre du souvenir à ses grands Morts.
       Déjà, quelques jours auparavant,  le Conseil d’Administration de l’Union des Anciens Combattants de Châteauroux avait décidé, dans le même but, de provoquer une réunion de toutes les Associations de Victimes de la guerre pour rechercher dans quelles conditions pourrait être sollicité le concours de la population pour l’érection, avec une subvention de la ville, du Monument aux Morts.
       Le Conseil Municipal a, lundi soir, pris l’engagement de donner cette subvention. On [n’]a toutefois pas précisé la somme.
       Un vieux proverbe dit qu’il faut battre le fer pendant qu’il est chaud. Nous pensons, nous aussi, qu’il convient de mettre au point le projet d’érection du monument pendant que tout le monde offre sa collaboration.
       Que les groupements de mutilés, de combattants, de veuves de guerre, de pupilles de la nation, etc., prennent l’initiative d’une souscription publique. Elle doit rapporter, même quatorze ans après la guerre, une somme importante.
  • Emplacement 29/12/1932
    Source : AMC 1D 51 - Délibérations municipales du 29 décembre 1932 – Session extraordinaire – Point 27 : Fixation de l’emplacement du monument à élever aux Morts de la commune.

       La place La Fayette est définitivement choisie, mais Joseph Patureau-Mirand plaide avec vigueur pour que le choix de Nivet soit aussi arrêté et imposé au comité du monument qui ...

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    Emplacement 29/12/1932
       La place La Fayette est définitivement choisie, mais Joseph Patureau-Mirand plaide avec vigueur pour que le choix de Nivet soit aussi arrêté et imposé au comité du monument qui s’est constitué. 
     
  • Polémique 31/12/1932
    Source : Journal du Département de l'Indre du 31 décembre 1932

    Autour du Monument aux Morts de Châteauroux Protestation du Bureau du Comité d’Erection  du Monument aux Morts  de Châteauroux      Les membres du bureau du Comité ...

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    Polémique 31/12/1932
    Autour du Monument aux Morts de Châteauroux
    Protestation du Bureau du Comité d’Erection  du Monument aux Morts  de Châteauroux
     
       Les membres du bureau du Comité d’Erection du Monument aux Morts de Châteauroux, vivement émus par les comptes rendus de la séance du Conseil Municipal du 29 courant,
    • S’étonnent de la discussion entamée à ce sujet,
    • Protestent énergiquement contre les paroles prononcées en séance par M. Joseph Patureau-Mirand,
    • Tiennent à souligner que le vote clôturant les débats est en contradiction formelle avec les décisions du maire et de ses adjoints lors de la séance constitutive dudit Comité, au cours de laquelle il a été spécifié que le Comité seul serait chargé du choix du choix du Monument, des exécutants et de l’organisation financière.
    • Ils considèrent que la somme votée par la ville n’est que la quote-part de cette dernière à la souscription ouverte et à laquelle d’autres ont déjà participé.
    • Ils tiennent à marquer que les différentes municipalités qui se sont succédé depuis 14 ans n’ayant pas réalisé ce projet, ce ne fut que sous la pression des Associations des Victimes de la Guerre et de la presse et de l’opinion publique [que] le Conseil municipal élu en 1929 s’est déclaré disposé à s’associer à l’érection d’un Monument aux Morts de Châteauroux.          
  • 1933
  • Délibérations Conseil municipal 10/03/1933
    Source : AMC 1D51 - Délibérations municipales du 10 mars 1933 – Questions diverses.

    (…) M. Patureau-Mirand : Lorsque je vous ai fait demander, M. le Maire, de vouloir insérer à l’ordre du jour la question du monument aux Morts, vous m’avez répondu que l’ordre ...

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    Délibérations Conseil municipal 10/03/1933
    (…) M. Patureau-Mirand : Lorsque je vous ai fait demander, M. le Maire, de vouloir insérer à l’ordre du jour la question du monument aux Morts, vous m’avez répondu que l’ordre du jour étant très chargé il serait préférable de renvoyer cette question à la plus prochaine séance. J’aurais volontiers accédé à votre désir si certains bruits qui m’ont été rapportés n’avaient causé une certaine émotion en ville. On tenterait de faire croire qu’après nous être engagés, nous étions maintenant disposés à nous dérober. Ce n’est pas là ma manière de voir, car, depuis mon retour de la guerre, je n’ai cessé de réclamer l’érection d’un monument aux Morts de Châteauroux et d’un monument fait par Nivet seul. Le Conseil Municipal a d’ailleurs ratifié le choix de Nivet, ce qu’en fait foi le registre des délibérations.
       Un premier crédit de 50 000 francs étant déjà voté, l’emplacement étant choisi, il s’agit maintenant d’entrer dans la voie des réalisations. C’est dans ce but que je propose au Conseil de vouloir bien désigner une commission de quatre membres qui aurait pour mission de s’aboucher avec Nivet et de lui dire ce que nous voulons. Nivet présentera trois maquettes différentes qui seront soumises au choix de la population toute entière. (…)
          Je vous demande donc de désigner quatre membres qui se mettront en rapport avec Nivet pour lui dire que nous voulons un monument qui ne soit pas une simple reproduction de celui du Département, mais un monument qui rappelle les magnifiques poilus du Berry.
       Ce qu’il faut qu’on sache, c’est qu’aucune transaction n’est possible sur le choix du sculpteur. J’ai proposé Nivet, parce que j’estime qu’il est le seul à pouvoir traduire l’âme berrichonne. Et puis, je le répète encore, quand on possède dans une ville un artiste comme Nivet, qui n’est pas un bourgeois, mais un enfant du peuple, qui s’est formé lui-même, on n’a pas le droit de chercher ailleurs.
       Quant à la question finances, elle serait réglée immédiatement si le Conseil votait 50 000 francs supplémentaires.
       Dans le cas contraire, il n’y a qu’à décider qu’il sera ouvert une souscription publique. La presse locale sera invitée à porter cette décision à la connaissance de la population. Les fonds ne seront pas recueillis à domicile, mais devront être versés entre les mains de M. Le Maire.
     
    Les propositions de M. Patureau-Mirand sont approuvées par le conseil municipal qui désigne MM. Amirault, Talichet, Dugourd et Bougarel pour rencontrer le sculpteur.
  • Délibérations Conseil municipal 15/11/1933
    Source : AMC 1D51 - Délibérations municipales du 15 novembre 1933 – Questions diverses

    Le conseil examine des photographies de trois projets, mais des réticences s’expriment alors en son sein avant qu’il ne se décide à voter le crédit de 100 000 francs correspondant à ...

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    Délibérations Conseil municipal 15/11/1933
    Le conseil examine des photographies de trois projets, mais des réticences s’expriment alors en son sein avant qu’il ne se décide à voter le crédit de 100 000 francs correspondant à la demande formulée par Nivet. 
  • 1934
  • Délibérations Conseil municipal 02/03/1934
    Source : AMC 1D 51 - Délibérations municipales du 2 mars 1934 – Questions diverses

    (…) M. Bougarel : Je demande à M. le Président de la Commission du Monument aux Morts de vouloir bien nous dire où en est actuellement cette question. M. Amirault : ...

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    Délibérations Conseil municipal 02/03/1934
    (…) M. Bougarel : Je demande à M. le Président de la Commission du Monument aux Morts de vouloir bien nous dire où en est actuellement cette question.
    M. Amirault : La Commission a été avisée tout récemment par M. Nivet que les trois maquettes proposées étaient prêtes. Pour les juger, la Commission a cru bon de s’adjoindre quatre personnes qualifiées, à savoir M. Emile Bayard, Inspecteur Général des Beaux-Arts, M. Gaubert, critique d’art, M. Paul Rue, artiste peintre et M. Jean Clément, lui-même sculpteur de talent. Après l’examen des trois maquettes, la Commission a été unanime à donner la préférence à un groupe symbolisant le retour du front. C’est un poilu, amputé d’un bras et mutilé de la face que sa femme accueille en laissant paraître et son désespoir de le voir mutilé et sa joie de son retour quand tant d’autres ne sont pas revenus. L’ensemble est d’un bel effet artistique. (…)
    En ce qui concerne la souscription, il faut qu’elle soit aussi large que possible. Les sommes recueillies atteignent déjà 10 000 francs. Mais il reste entendu que cette souscription doit être populaire et par suite ouverte à tout le monde. Nous avons l’intention de toucher tout d’abord par une circulaire les familles de ceux dont les noms sont gravés sur les plaques de marbre placées dans l’escalier de la mairie. (…)
  • Marché de gré à gré 02/07/1934
    Source : Archives Nivet

    […] Article premier : M. Nivet s’engage à exécuter sur pierre de Lavoux un monument aux Morts de la Ville de Châteauroux identique au projet choisi par la Commission spéciale ...

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    Marché de gré à gré 02/07/1934
    […]
    Article premier : M. Nivet s’engage à exécuter sur pierre de Lavoux un monument aux Morts de la Ville de Châteauroux identique au projet choisi par la Commission spéciale désignée à cet effet, puis définitivement adoptée par le Conseil Municipal et dont une reproduction photographique certifiée exacte restera jointe aux présentes.
    Article deuxième : Les travaux devront être commencés immédiatement après l’approbation du présent marché et le monument devra être livré complètement terminé le 31 janvier 1935 au plus tard.
    Article troisième : M. Nivet s’engage à fournir ce monument dans les conditions sus-indiquées moyennant le prix forfaitaire de 100 000 f (CENT MILLE FRANCS). Il est spécialement indiqué que le prix de 100 000 Frs ne comporte que la seule fourniture du monument à l’exclusion du socle, des travaux de soubassement et de tous autres frais nécessités par l’érection définitive du monument sur l’emplacement fixé par le Conseil Municipal.
    […] Quatre autres articles
  • Emplacement 21/11/1934
    Source : Journal du Département de l’Indre, 21 novembre 1934.

    Le choix d’un emplacement pour le monument aux morts      Le monument aux morts de Châteauroux, dont on parle depuis déjà si longtemps, va-t-il enfin être réalisé ? ...

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    Emplacement 21/11/1934
    Le choix d’un emplacement pour le monument aux morts
     
       Le monument aux morts de Châteauroux, dont on parle depuis déjà si longtemps, va-t-il enfin être réalisé ? Il semble que oui si l’on se réfère aux recherches d’un emplacement pour ce monument auxquelles il vient d’être procédé.
       Hier vers 14 h 30, étaient réunis place Lafayette MM. Bellier, Maire, Amirault, 1ere Adjoint, Doctauer Bougarel, Touraine, Nivet, statuaire, Varaine, architecte, Limouzin, voyer municipal, etc.
       On amena alors sur une voiture à bras une carcasse de bois et de toile, reproduisant approximativement les formes et les dimensions du monument à édifier.
       Une première fois cet édifice fut installé à l’extrémité  de la place, côté avenue de Déols, sur les marches de l’escalier biscornu, chef-d’œuvre de M. Beaufrère.
       On examina alors l’effet produit, mais l’opinion unanime fut que cet emplacement ne convenait pas pour de nombreuses raisons.
       On transporta alors la bâtisse de toile devant l’église Saint-André, mais cet emplacement non plus ne donna pas satisfaction.
       On revint donc place Lafayette et là enfin on trouva un emplacement qui parut donner satisfaction à tous. Notons cependant que M. Bellier, qui avait dû regagner la mairie en raison de diverses réunions, n’a pu assister aux deux dernières présentations.
       Le projet d’emplacement qui a rallié les suffrages est le suivant :
       La fontaine Poudroux-Mijotte sera enlevée de la place et le monument serait placé à sa hauteur mais dans les lignes d’arbres qui bordent la place du côté de la rue Lézerat, la face arrière du monument étant tournée du côté de cette rue. Les maisons de ce côté de la place formeraient un fond proportionné aux dimensions du monument.
       En même temps que disparaîtrait la fontaine devraient disparaître quelques arbres. Devant le monument serait aménagé un parterre de fleurs qu’il faudrait entourer de grilles. Enfin, face au monument, il y aurait lieu d’abattre le mur qui longe la place du côté de la route nationale et de regagner la différence de niveau par quelques marches.
       Ces divers aménagements composeraient, au dire des personnalités qui étaient hier sur les lieux, un bel ensemble. 
        Mais il faudra une décision du Conseil Municipal pour déplacer la fontaine Poudroux. 
  • 1935
  • Presse 27/04/1935
    Source : Journal du Département de l’Indre, 27 avril 1935

    LE MONUMENT AUX ENFANTS DE CHATEAUROUX TOMBES AU CHAMP D’HONNEUR   Deux photos légendées : A gauche, le monument, œuvre du maître Nivet Ci-dessus : l’ensemble du monument (sculpture et architecture) ...

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    Presse 27/04/1935
    LE MONUMENT AUX ENFANTS DE CHATEAUROUX TOMBES AU CHAMP D’HONNEUR
     
    Deux photos légendées : A gauche, le monument, œuvre du maître Nivet
    Ci-dessus : l’ensemble du monument (sculpture et architecture) tel qu’il sera à l’extrémité de la place Lafayette.
     
    Accompagnées du texte suivant en italique, sans signature :
       Nous donnons ci-contre les photographies du monument aux morts proprement dit, œuvre du maître Nivet. Et aussi le projet de l’ensemble du monument (Laprade et Varaine architectes). Ce monument aura grand air. Le sculpteur Nivet, dont on comprendra la maîtrise et l’âme continuatrice des maîtres ouvriers du XVIIe siècle, a composé un groupe dont la vérité et la puissance sont indéniables. Pour notre part, nous eussions préféré un geste et un mouvement de vainqueurs. La France a tort de ne pas oser glorifier et revendiquer sa victoire, dans un siècle de fer où, pour être écouté, il faut parler haut et surtout de haut.
       Mais du point de vue artistique, l’œuvre est grande. (…)
  • Devis 16/09/1935
    Source : ADI 2 O / 044/11
    Devis descriptif des architectes Laparde et Varaine. La somme totale retenue est de 145 000 francs.  
  • Financement 12/10/1935
    Source : 1 D 51 - Délibérations municipales des 11 et 12 octobre 1935 – Session ordinaire - Point 34 : Monument aux Morts – Approbation du projet architectural – Autorisation au Receveur municipal d’encaisser les fonds provenant de la souscription :

    (Rapport de la commission des Finances)    En votant la somme de 100 000 francs pour l’érection d’un monument aux Morts, l’ancien Conseil Municipal avait décidé que l’effort financier de ...

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    Financement 12/10/1935
    (Rapport de la commission des Finances)
       En votant la somme de 100 000 francs pour l’érection d’un monument aux Morts, l’ancien Conseil Municipal avait décidé que l’effort financier de la Ville ne devrait dépasser en aucun cas la somme sus indiquée. Cette somme de 100 000 francs étant absorbée par le seul sculpteur, il avait été admis que la partie architecturale serait payée par le produit de la souscription qui devait être ouverte dans le public par les soins d’une Commission spéciale dite « Commission du Monument ».
       Les fonds recueillis jusqu’à ces derniers temps étaient insuffisants pour faire face à cette dépense, ce qui retardait d’autant l’érection du monument projeté.
       Sur la demande de M. le Maire, MM. Laprade et Varaine, qui ont déclaré renoncer à leurs honoraires, ont établi un projet de la partie architecturale de ce monument, comprenant : cahier des charges, plans et devis estimatif. Ce dernier s’élève à 45 000 francs.
       Si l’on fait état de l’abandon par M. Nivet de la somme de 10 000 francs, on arrive à un total de 90 000 + 45 000 francs. Il manque donc seulement 35 000 francs, dont une bonne partie sont déjà couverts par la souscription.
       Si le Conseil désire terminer cette affaire, il y aura lieu pour lui d’approuver le projet de MM. Laprade et Varaine et d’autoriser M. Le Receveur Municipal à encaisser le montant de la souscription pour lui permettre de payer l’adjudicataire des travaux.  
                                                                                  Le Rapporteur. Signé : Cérémonie
     
       Le rapport de la Commission mis aux voix est alors adopté. 
  • 1936
  • Presse 22/10/1936
    Source : Le Département : 22 octobre 1936

    Avant l’inauguration du Monument aux Morts _________   LES TRAVAUX DE MISE EN PLACE DE L’ŒUVRE DU MAITRE NIVET COMMENCERONT AUJOURD’HUI _______   ...

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    Presse 22/10/1936
    Avant l’inauguration du Monument aux Morts
    _________
     
    LES TRAVAUX DE MISE EN PLACE
    DE L’ŒUVRE DU MAITRE NIVET
    COMMENCERONT AUJOURD’HUI
    _______
     
    Le bloc à déplacer pèse encore près de onze tonnes
    ________
     
       Après des années de discussion, après l’élaboration de divers projets, après l’abandon même du projet d’érection, nous voici enfin arrivés à la veille du jour où la mémoire des Enfants de Châteauroux, tombés au Champ d’honneur pendant la Grande Guerre va être glorifiée par l’érection d’un Monument digne d’eux et de leur sacrifice.
       Toutes ces querelles vaines, toutes ces discussions sur lesquelles nous ne voulons pas revenir ont eu pour résultat que c’est seulement plus de dix-huit ans après la fin de la grande tourmente que ce monument sera  inauguré.
       C’est là un retard regrettable qui aurait pu être évité avec un peu de bonne volonté.
       Mais n’en parlons plus, l’heure est venue où nos morts vont être dignement glorifiés.
       L’inauguration du Monument, dû pour l’architecture à MM. Laprade et Varaine, pour la sculpture au ciseau du maître Nivet est fixées, « Le Département » l’a annoncé, au 31 janvier prochain, et sera présidée par M. Yvon Delbos, Ministre des Affaires Etrangères, assisté de M. Rivollet, ancien ministre des Pensions.
       Mais il reste encore beaucoup à faire avant que tout soit prêt pour cette inauguration.
       Si la partie architecturale est terminée, la tâche de M. Nivet, si elle est en bonne voie, n’est pas encore achevée.
     
     
     
    L’œuvre de Nivet
     
       Hier matin, grâce à l’amabilité du grand sculpteur berrichon, nous avons pu pénétrer dans la bâtisse de planches installée place Lafayette, et dans laquelle jusqu’à demain est installé son atelier.
       L’œuvre de notre compatriote nous a immédiatement frappé par sa puissance et sa simplicité.
       Le 9 septembre dernier, un énorme monolythe (sic) pesant dix-huit tonnes était livré à M. Nivet, dressé sur des poutres enchevêtrées et mis à l’abri de cette baraque de planches.
       Et depuis ce jour, avec son habile praticien, M.Couturier, M. Nivet digne successeur des vieux « ymaigiers » du Berry a œuvré de tout son cœur et de toutes ses forces pour faire sortir de ce bloc de pierre brute le symbole qui, durant les siècles à venir, évoquera le souvenir du sublime sacrifice des Enfants du Berry
      Aujourd’hui, le bloc de pierre de Lavoux ne pèse plus guère que dix mille kilos.
       Petit à petit, jour après jour, coup de ciseau par coup de ciseau, l’image s’est dégagée de la pierre, la pensée du sculpteur s’est faite réalité.
       Et maintenant il n’y a plus qu’un délicat travail de finissage à exécuter, travail qui se fera lorsque le « sujet » aura été mis sur son socle.
       C’est le retour du Poilu qu’évoque l’œuvre de Nivet.
       Le Poilu revient du Front, mais sa manche droite est vide, alors sa vieille mère, à la fois heureuse de voir revenir son fils vivant et désolée de le voir mutilé, éclate en sanglots, le front appuyé contre la poitrine de son fils.
       Les traits des deux personnages ne sont encore qu’ébauchés mais on peut être sûr que le ciseau de Nivet saura donner à ces physionomies tout leur caractère.
       Ce dernier travail, nous l’avons dit, sera exécuté lorsque le monument sera mis en place.
     
    La mise en place de l’œuvre de Nivet
     
       C’est aujourd’hui même que commencera cette délicate opération de mise en place.
       C’est M. Couturier qui se charge de diriger ce travail qui sera exécuté à l’aide seulement de deux crics puissants manœuvrés par deux ouvriers.
       Lentement, le monument sera avancé sur des poutres disposées à cet effet jusqu’au pied de son socle, puis soulevé par les deux crics il s’élèvera de quelques centimètres et on disposera alors sous lui de nouveaux madriers. Cette opération se renouvellera jusqu’à ce que la masse de pierre atteigne le niveau du socle. Il n’y aura plus alors qu’à la faire glisser sur ce socle.
       Les travaux préparatoires seront exécutés aujourd’hui et il sera procédé mercredi au « levage » lui-même.
       Aussitôt après, le monument disparaîtra derrière un nouveau baraquement de planches à l’abri duquel Nivet achèvera son œuvre.
       Et le 31 janvier tout sera prêt pour l’inauguration officielle, cérémonie qui datera dans les annales de Châteauroux.
  • Presse 25/12/1936
    Source : Le Département, 25 décembre 1936

    Avant l’inauguration HIER SOIR LE POILU DE NIVET ÉTAIT PARVENU AU NIVEAU DU SOCLE SUR LEQUEL IL SERA GLISSÉ CE MATIN _______   ...

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    Presse 25/12/1936
    Avant l’inauguration
    HIER SOIR LE POILU DE NIVET ÉTAIT PARVENU AU NIVEAU DU SOCLE
    SUR LEQUEL IL SERA GLISSÉ CE MATIN
    _______
     
    • Encore un peu …
       Les deux compagnons donnent un coup de manivelle et le cric puissant soulève la lourde masse de pierre.
    • … Là, assez !
       Et M. Turier (et non Couturier comme on l’a écrit par erreur) glisse un ais sur tant d’autres sur lesquels s’élève l’œuvre de Nivet.
    • Abaissez maintenant !
       Doucement le groupe reprend son aplomb : il a progressé de cinq ou six centimètres dans la lente montée qui, commencée le matin, devait l’amener, le soir, à la hauteur du socle où il doit prendre place.
       C’est un travail véritablement de patience, de force et de précision qu’ont ainsi exécuté hier M. Turier et ses deux compagnons.
       Deux crics, de dix tonnes de force chacun avaient été placés l’un à droite, l’autre à gauche du bloc de pierre qu’ils prenaient en dessous de sa base.
       Lorsque tout fut prêt, un des crics fut actionné : le côté qu’il supportait s’éleva lentement et le bloc penchant vers le côté opposé laissa la place de glisser sous lui un ais de bois sur lequel on le faisait ensuite reposer.
       La même opération était ensuite effectuée de l’autre côté.
       Et aussi progressivement, penchant tantôt à droite, tantôt à gauche, l’énorme masse s’éleva lentement par petites étapes.
       Du dehors, les curieux qui ne redoutaient pas le froid ont pu voir apparaître au-dessus des bardages de planches de la baraque, puis s’élever un peu plus, de demi-heure en demi-heure, la tête du Poilu de Nivet, puis ses épaules et la tête de sa mère appuyée contre sa poitrine.
       La nuit était déjà tombée depuis longtemps que le levage se continuait et ce n’est qu’après dîner que le bloc parvint au-dessus du niveau du socle sur lequel il restait à le faire glisser.
       Il était en effet nécessaire de lui faire dépasser cette hauteur pour placer à la fois sur les madriers et sur le socle les pièces de bois spécialement préparées qui, ce matin, serviront de glissières pour la mise en place.
       Car c’est en utilisant un système de glissières et de lattes de bois dur, dûment savonnées, système identique à celui du lancement d’un navire, que M. Turier doit ce matin achever l’installation du monument ; c’est à vrai dire la partie la plus délicate du travail qu’il dirige avec une remarquable maîtrise.   
  • 1937
  • Inauguration - Programme 09/01/1937
    Source : AMC 1 D 53 - Délibérations municipales du 9 janvier 1937 – Session extraordinaire - Point 1 : Inauguration du monument aux Morts.

       M. le Maire indique qu’il a réuni le Conseil pour mettre au point la préparation de la cérémonie d’inauguration du Monument aux Morts. Il indique ...

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    Inauguration - Programme 09/01/1937
    1.    M. le Maire indique qu’il a réuni le Conseil pour mettre au point la préparation de la cérémonie d’inauguration du Monument aux Morts.
    Il indique pourquoi il a demandé à M. Yvon Delbos de présider la cérémonie [: «] 18 ans ont passé, dit-il, et la dernière guerre apparaît assez loin. Malheureusement les menaces de conflit subsistent. De sombres nuages s’amoncellent dans le ciel d’Europe. Un homme s’est multiplié pour que notre pays ne soit pas entraîné dans des complications : c’est M. Yvon Delbos. La politique de paix de M. Yvon Delbos, le pays entier l’approuve et nous devons beaucoup à ce grand ministre qui a tout fait pour maintenir cette paix à laquelle nous sommes tous attachés. [»] 
    M. le Maire précise à ses collègues que, sur son intervention, M. Rivière a rompu des engagements qu’il avait pris antérieurement pour être lui aussi à Châteauroux le 31. M. Rivière mandaté officiellement par la Confédération Nationale parlementaire au nom de ses quatre millions d’A.C. M. Buffard prendra la parole au nom des A.C. alliés, ainsi que les représentants des 11 nations alliées qui viendront avec leurs fanions.
    M. M. Rotinat et Destouches, résident d’honneur et président de la Fédération des A.C. de l’Indre, ont recommandé d’inviter officiellement la C .I.M.A.C., le groupement international qui réunit, lui, non pas seulement les A.C. alliés, mais tous les A.C. de la guerre 1914-1918. Nous pouvons donc avoir un A.C. allemand et un A.C. autrichien. Toutefois, avant de faire cette invitation, je tiens à mettre M. Yvon Delbos au courant et à prendre son avis.
     
    1. Appel de la Municipalité et du Conseil Municipal.   
    M. le Maire donne ensuite lecture d’un appel qu’il se propose d’adresser à la population de tout le département pour la convier à la cérémonie.
     Le Conseil en approuve les termes à l’unanimité.
     
    1. Organisation de la cérémonie et programme de la journée.
    M. le Maire met ensuite ses collègues au courant des conditions dans lesquelles se déroulera la cérémonie de l’inauguration.
    La tribune officielle sera placée à gauche du monument, adossée à la boulangerie.
    Les orateurs parleront d’une petite tribune installée elle aussi à gauche, près du monument. Les orateurs tourneront le dos à l’école Léon XIII pour pouvoir s’adresser aux personnalités et au public massé, les enfants des écoles sur la place Sainte-Hélène, la troupe avenue de Déos, le public place Lafayette.
    Seuls les discours de M.M. Rivollet et Yvons Delbos seront radiodiffusés par tous les postes de T.S.F. de 15H 45 à 16H 15, M. Rivollet parlera dix minutes, et le Ministre des Affaires étrangères 20.
    La circulation sera détournée pendant toute la cérémonie.
    On admet que les arbustes plantés près du monument ne sont pas d’une grande végétation. Mais il paraît qu’on n’a pu trouver mieux à Châteauroux. On ne les remplacera donc pas, chacun ayant d’ailleurs l’espoir qu’ils profiteront vite.
    Le programme de la cérémonie sera le suivant :
    10H 30, réception des ministres à la Gare
    De la gare, en voiture, M. Yvon Delbos et les autorités gagneront le cimetière St Denis, où le ministre des Affaires trangères a manifesté le désir de déposer des fleurs sur les tombes des soldats français, alliés et allemands.
    Midi : Vin d’honneur offert par la Municipalité.
    Midi 30 : Banquet populaire au garage Lauvergnat.
    14H 45 : Inauguration du Monument aux Morts de Châteauroux.
    Prendront successivement la parole : le Député-Maire de Châteauroux (5 minutes), le président des A.C. de Châteauroux (8 minutes), les onze représentants des nations alliées (chacun 2 minutes), le président de la F.E.D.A. (8 minutes), M. Rivollet (10 minutes), M. Yvon Delbos (20 minutes).
    17 heures : Réception des Ministres à la Préfecture.
    17 heures 30 : Réception des Ministres par le député-maire de Châteauroux.
    Ce programme est approuvé.
     
    1. Commission d’organisation. 
    M. Le Maire propose de charger les Conseillers de mettre au point la partie qui leur sera réservée. La répartition des fonctions pourrait être la suivante :
    Décoration : M. Barret – Mesures de police et de circulation : M.M. Rabot, Chavez, Papiot, Chamblave - Aménagement de la voirie : M.M. Duquesne, Prin – Décoration du Monument : M. Pichon – Liaison avec les P.T.T. et spécialement avec le service télégraphique : M. Pasquet – Organisation de la Radio, propagande, service de presse : M.M. Villeneuve, Belot – Invitations, placement des autorités et du public : M.M. Villeneuve, Duquesne, Heurtaux, Cérémonie – Banquet : M.M. Duquesne et Aiguille – Vin d’honneur de la Municipalité : M. Wilfrid – Mise en état du cimetière Saint-Denis : M. Bouquin – Chauffage et éclairage du garage Lauvergnat pour le banquet : M. Villeneuve – Responsabilité incendie et accidents : M.M. Bouquet et Barret – Sécurité : M. Moulins.
    Il en est ainsi décidé.
    Et pour faire face à la dépense qu’occasionnera cette cérémonie, le Conseil vote un premier crédit de 5 000 francs qui sera prélevé sur le crédit des dépenses imprévues.
  • Inauguration 31/01/1937
    Source : Alain Choubard

    http://memoire.ciclic.fr/989-inauguration-du-monument-aux-morts-place-lafayette-a-chateauroux Vues de drapeaux et du monument aux morts découvert sur un commentaire présentant l'évènement. Sur fond de Marseillaise : Yvon Delbos, ministre des Affaires Étrangères, ...

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    Inauguration 31/01/1937

    http://memoire.ciclic.fr/989-inauguration-du-monument-aux-morts-place-lafayette-a-chateauroux

    Vues de drapeaux et du monument aux morts découvert sur un commentaire présentant l'évènement.
    Sur fond de Marseillaise : Yvon Delbos, ministre des Affaires Étrangères, puis Louis Deschizeaux, maire de Châteauroux, puis les mots "Patrie Paix" gravée dans le monument, puis M. Delbos déposant une gerbe au pied du monument. Au milieu de la foule de gens cachés sous leurs parapluies, un homme agrippé à un arbre. M. Delbos, protégé par un parapluie tenu par un autre homme, faisant un discours à une tribune. Pendant ce discours, vues de la foule, de M. Delbos et du monument place Lafayette.

    --------

    http://memoire.ciclic.fr/2313-inauguration-du-monument-aux-morts

    Titre :  "31 janvier 1937 Inauguration du monument aux morts de Châteauroux".
    Titre : "Prise d'armes".
    La place Voltaire est vide, en arrière-plan le public derrière des barrières et des soldats en rang. Trois gradés passant les soldats en revue. Quatre soldats au garde-à-vous face à deux gradés. Vues du général Maratuech remettant des décorations à des soldats alignés sur la place. Groupe d'officiels. Les soldats décorés au milieu de la place. Vues d'officiers.
    Titre : "M. Yvon Delbos Ministre des Affaires Etrangères".
    Un groupe d'officiels sortant de la gare. M. Delbos entouré d'officiels, dont M. Deschizeaux. Les officiels avançant entre les gens. Trois hommes en discussion dont Ernest Nivet.
    Titre : "Inauguration du monument aux morts".
    Devant un public nombreux, les officiels arrivant. Le monument sculpté par Ernest Nivet est découvert (nombreux porte-drapeaux autour). M. Delbos et M. Deschizeaux. La tribune officielle. Titre "Les discours".
    Titre "Mr. L'Abbé Depond Président des A.C. de Châteauroux".
    M. Defond faisant un discours à une tribune. Titre "M. Louis Deschizeaux Député-Maire de Châteauroux". M. Deschizeaux discourant à la tribune. Un homme à la tribune.
    Titre : "M. Yvon Delbos Ministre des Affaires Etrangères".
    Discours de M. Delbos. M. Delbos posant une gerbe au pied du monument. M. Deschizeaux et d'autres officiels posant une gerbe.

  • Inauguration - Presse 01/02/1937
    Source : Archives Nivet

    Nombreux comptes rendus dans la presse régionale (Le Département, La Dépêche du Centre, La Bourgogne Républicaine, l’Écho de la Loire,  Le Petit Havre,  La Petite Gironde, Le Journal de Rouen et ...

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    Inauguration - Presse 01/02/1937
    Nombreux comptes rendus dans la presse régionale (Le Département, La Dépêche du Centre, La Bourgogne Républicaine, l’Écho de la Loire,  Le Petit Havre,  La Petite Gironde, Le Journal de Rouen et de Normandie, Cherbourg-Eclair, Ouest-Eclair ) et nationale (Le Petit Journal, Le Petit Parisien, l’Écho de Paris, Le Temps, Excelsior, l’Ère nouvelle, l’Intransigeant, l’Echo de Paris,  Le Matin et l’Oeuvre), dès le 1er février 1937 et encore dans Paris-Soir , L’Intransigeant, Le Progrès, Avenir de la Vienne, le 2 février 1937. Beaucoup d'entre eux donnent la place essentielle au discours d'Yvon Delbos, en réponse à celui prononcé par le chancelier Hitler devant le Reichstag. On trouve aussi un grand nombre de photos du monument aux morts lui-même. Le plus complet est Le Département.  
  • 1942
  • Cérémonies diverses 29/05/1942
    Source : Le Département du vendredi 29 mai 1942

    Visite du maréchal Pétain à Châteauroux le 28 mai 1942 : A son arrivée, le maréchal se rend devant le monument aux Morts de la place La Fayette : « Un scout présente ...

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    Cérémonies diverses 29/05/1942
    Visite du maréchal Pétain à Châteauroux le 28 mai 1942 : A son arrivée, le maréchal se rend devant le monument aux Morts de la place La Fayette : « Un scout présente une superbe gerbe au Chef de l’Etat. Trois mignons enfants (…) lui offrent également des fleurs. Le Maréchal dépose gerbe et fleurs sur le socle tricolore, au pied de la pierre du Souvenir et c’est la minute de silence. »
  • 1959
  • Cérémonies diverses 07/05/1959
    Source : La Nouvelle République du vendredi 8 mai 1959, p. 15

    Visite du général De Gaulle, le 7 mai 1959 : « Le général  De Gaulle se dirigeait ensuite vers la stèle, où MM Crété et Ardelot lui présentaient une magnifique gerbe de ...

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    Cérémonies diverses 07/05/1959
    Visite du général De Gaulle, le 7 mai 1959 : « Le général  De Gaulle se dirigeait ensuite vers la stèle, où MM Crété et Ardelot lui présentaient une magnifique gerbe de fleurs en forme de croix de Lorraine, composé d’œillets rouges. Le président de la République déposait la gerbe au pied de la stèle, puis se recueillait quelques instants. »

    Voir aussi : mémoire.ciclic.fr/2364-visite-de-charles-de-gaulle-a-chateauroux longue séquence à partir de 3 mn 34
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Localisation

Place
à l’extrémité nord de la place La Fayette.  Il est tourné en direction du rond-point Jean-François Cazala (aménagé et dénommé en 2005), où aboutissent plusieurs voies et promenades  importantes : l’ancienne avenue de Paris (aujourd’hui avenue Marcel-Lemoine), la rue Grande (axe de la ville à l’époque médiévale), la place Sainte-Hélène et la rue des États-Unis. Son emplacement a fait l’objet de nombreuses discussions avant sa construction (voir plus bas).