Le Nord Maritime du Mardi 19 avril 1921
Cérémonie Patriotique
Un ciel splendide a servi de théâtre Dimanche à la solennité de la remise du drapeau à l'Union des Mutilés, Réformés et Veuves de Guerre du canton de Cassel. C'est sur la place même de cette ville, après une imposante cérémonie religieuse que la glorieuse phalange s'est, pour la première fois, rassemblée avec émotion et fierté autour de l'emblème sacré pour lequel chacun de ses membres a souffert.
La population casselloise, voulant sympathiser avec les héros survivants de la grande guerre, avait pavoisé toutes les maisons, imitant l'exemple de la municipalité qui avait décoré et pavoisé les monuments publics en leur honneur.
A 10 heures, la musique municipale est allée chercher les mutilés à leur siège social et, au son d'une marche entraînante, les a conduits en cortège à l'Eglise.
Dans l'assistance, on remarquait les veuves de guerre, les orphelins, les descendants, tous membres de l'Association, suivis des membres du Comité, des membres d'honneur et des invités.
Citons notamment, MM. Plichon, sénateur ; des Rotours, député du Nord, vice-président de la Fédération départementale des mutilés ; le capitaine Giansili, du service de l'Intendance, délégué de M. le général commandant le 1er corps d'armée ; Cassel, secrétaire du Comité départemental des mutilés, représentant M. le Préfet du Nord ; Balavoine, président de la Fédération départementale ; Faure, Conseiller d'Arrondissement, président de l'Union des mutilés ; Malot, maire de Cassel et ses adjoints ; Tack, consul de Belgique, etc.
Au cours de la messe, M. le chanoine Régent, aumônier militaire, officier de la Légion d'Honneur, a prononcé une magnifique allocution sur ce sujet de circonstance : le drapeau tricolore « la guenille abreuvée de gloire devant laquelle les tambours battent, les soldats présentent les armes, les fronts se découvrent, parce que c'est la France qui passe ».
L'orateur termine ainsi l'apothéose du drapeau « Je suis heureux de saluer ici le symbole de l'âme immortelle de la France, me rappelant que Cassel a servi de piédestal au drapeau pendant les journées angoissantes de l'Yser et du Kemmel, que par-dessus les plus haut clochetons de ses antiques demeures a flotté le fanion du général en chef, me rappelant aussi que sur les pentes de sa montagne, rempart inviolé, la victoire a déposé ses ailes et s'est envolée vers les champs de bataille. Âme de la patrie symbole de l'héroïsme de nos mutilés, gloire immortelle de nos grands morts, drapeau de mon pays, je te salue.
Les paroles de M. le Chanoine Régent ont produit une impression sur l'assistance.
La messe terminée et le nouveau drapeau ayant été béni par M. le chanoine Dassonneville, doyen de Cassel, les sociétés se sont rendues sur la Grand'Place, suivies par une foule considérable.
M. le capitaine Giansili, en quelques mots, salue le fanion tricolore au nom de l'armée et fait sonner les clairons en son honneur.
M. Faure, conseiller d'arrondissement, président de l'Union des mutilés et réformés du canton de Cassel, prend ensuite la parole. Il dit que la remise solennelle du drapeau est le dernier acte constitutif de l'Association. Ce drapeau, il le salue, comme un symbole de la liberté, qu'un adversaire ivre de domination n'a pu abattre, de l'égalité dont nos poilus ont été les martyrs, de la fraternité dont ils montraient l'exemple dans les tranchées et d'où naquit l'union sacrée, gage d'honneur dans la paix comme dans la guerre.
L'union des mutilés a tenu ensuite une assemblée dans la salle des fêtes de la Mairie.
Toutes les personnalités déjà citées avaient pris place sur l'estrade.
M. Faure remercie ses invités du dévouement qu'ils témoignent envers l'association.
Après lui, M. des Rotours fait l'exposé des colis élaborés en faveur des mutilés, réformés et veuves de guerre. Il promet le concours de la Fédération pour la défense de leurs intérêts.
M. Cassel rend hommage au zèle infatigable de M. Faure et au dévouement de MM. Le chanoine Régent, l'abbé Nybelas, vicaire à Cassel, Braems, et de Mmmes Hannoir et Bosquillon de Jenlis.
Avant de lever la séance, M. Faure fait rectifier par l'assemblée, les propositions émises à la dernière séance de la Fédération sur la question de la gratuité des soins médicaux aux mutilés.
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Le Grand Hebdomadaire, n°46, Dimanche 13 novembre 1921, 402, 403.
La cité casselloise, si riche de souvenirs de guerre, et qui eût l’honneur de posséder dans ses murs, pendant de de longs mois, le maréchal Focj, en qualité de commandant d’armée, a rendu dimanche un éclatant hommage à ses morts pour la patrie.
Les diverses cérémonies de laa journée commençaient par un office solennel, célébré à dix heures, en l’église Notre-Dame, à la mémoire des soldats tombés au champ d’honneur.
Après l’absoute, un cortège, formé du clergé, du conseil municipal, de la musique communale et des fidèles, se rendit processionnellement devant le monument, pour la bénédiction.
L’inauguration officielle eut lieu l’après-midi.
Deux estrades avaient été élevées et ornées de drapeaux ; les familles des disparus prirent place dans l’une d’elles. Les autorités occupèrent l’autre.
M. Malot, maire de Cassel, rendit un éloquent hommage à ceux qui ont donné leur vie pour la patrie.
Après l’appel aux morts, des discours furent prononcés par MM. Le commandant Wackernié, René Faure, Fleury, Masselis, Danie Tack, Gellion, Lemire. Tous rappelèrent les qualités des disparus.
