France (Pas-de-Calais) Berck (62600)

Conflits commémorés
  • 1914-18
  • 1939-45
  • AFN-Algérie (54-62)
  • Monument communal
informations déposées par Choubard Alain dernière mise à jour le 15/08/2018

Description du monument

Caractéristiques

  • Structure
    • Pilier commémoratif
      • Obélisque
  • Types de sculpture
    • Bas-relief
  • Statuaires - Soldats
    • Soldats blessés et mourants
      • Poilu mourant agenouillé
  • Statuaires - Ensemble
    • Ensemble - Soldats
      • Groupe de Poilus
  • Représentations religieuses
    • Vierge
      • Marie
  • Ornementation végétale
    • Couronne
      • Couronne de lauriers
  • Ornementation religieuse
    • Croix
      • Croix latine au sommet
  • Autres éléments
    • Entourages
      • Entourage Bornes/Chaînes ou barres
Un bas-relief en marbre blanc représente Marie sur un trône, auréolée de gloire, regardant vers le Ciel et Dieu avec une expression de pitié et de prière pour deux soldats qu'elle accueille les bras ouverts.
L'un deux est mortellement blessé et s'écroule tandis que sa main crispée se porte à sa blessure.
Son camarade de combat le regarde, impuissant, le poing serré (à noter : le monument est détérioré, les fusils ne sont plus entiers).
Le monument possède une crypte dans laquelle reposaient temporairement les corps restitués aux familles.

Matériaux

Granit rose - marbre blanc.

Commentaires

À noter les deux fusils sont aujourd'hui brisés par rapport à l'édifice de 1922.

Inscriptions présentes sur le monument

LA VILLE DE
BERCK
À SES
HÉROÏQUES ENFANTS
MORTS POUR LA
FRANCE
1914-1918
1939-1945

Les morts

Une plaque
HENRI CHRISTEN
MORT POUR LA FRANCE
AU CAP BON TUNISIE
18 AVRIL 1942
1914
ANDRIEUX Paul
BAILLET Albert
BAILLET Georges
BONEL Arsène
BONNARD Louis
BOULANGER Alfred
BOUVILLE Pierre
BRUMARD Émile
CARPENTIER Louis
CARON Charles
CARON Gustave
CHARLES Fernand
CLEMENT Jules
CORNU Joseph
CUCHEVAL Charles
DASSE Adolphe
DEBEUGNY Marcel
DELARUE Victor
DELATTRE Remy
DELHAYE Albert
DEMEDE Pierre
DUBREUIL René
DUCELLIER Fernand
DUFRESNE Pierre
DUVAL Cléophas
EVRARD Fernand
FALEMPIN Paul
FENET Victor
FLEURY Auguste
FONTAINE Jena-Baptiste
FROISSART Louis
GAILLOUX Émile
-
GILLES Émile
GREMILLY Jean
HACOT Max
HARDY Edmond
HECQUET Marie
HERBEL Frnaçois
LAMART Joseph
LEGRAND Jules
LEGRAND Maxime
LEMAIRE Gustave
LYS Joseph
MACQUET Charles
MACQUET Joseph
MARSEILLE Léon
MELLIER Raymond
PAGES Achille
PARMENTIER Pierre
PETIT Albert
PETIT Louis
PICHON Félix
POUILLY Maurice
POUTREL Alfred
REICHART Henri
ROUX Jonas
SAINT-MICHEL Joseph
SERIE Victor
-
1915
ACQUART Jean
BAILLET Pierre
BARBOT Joseph
BEAUVOIS Jules
-
BEGUIN Nestor
BLOND Paul
BOULNOIS Victor
BOUVILLE André
BOUVILLE Jean-Baptiste
BRIDENNE Antoine
BRIDENNE Jacques
BRIDENNE Philippe
BROQUET Albert
CARON René
CHAUMETTE Joseph
CLERC Philippe
CONDETTE Alfred
DARRAS Georges
DELANGE Armand
DELANSORNE François
DELIGNY Gaston
DEMEDE Léon
DEPARIS Auguste
DEPARIS Jean-Baptiste
DEPARIS Joseph
ESTOP Robert
FRANÇOIS Jean-Baptiste
GIRAUT Fernand
HAGNERE Jean-Baptiste
HU Frnaçois
HURE Louis
HURE Robert
JOSSE Abel
JUILIEN Roger
LABITTE Eugène
LALES Pierre
LEBAS Georges
LE BLEVENNEC Yves
LEDOUX Alfred
-----
1915
LHERBIER Louis
LHOTELLIER Joseph
MACQUET Charles
MACQUET Jacques
MACQUET Pierre
MAILLOT Paul
MARION Louis
MENAGER Victor
MILLE Joseph
MOURET Charles
PAUCHET Léopold
PELLETIER Georges
PENTIER Léon
PONS Joseph
PRUVOST Jules
RAMON Albert
RAMON Émile
RAMON Jena-Baptiste
ROSEY Victor
SAVOYE Florentin
TEILLIER Joseph
TEILLIER Jules
TETART Arthur
TROLLI Léandre
VAUCHELEY Henri
VINCENT Maurice
WADOUX François
WADOUX Henri
WADOUX Jean-Baptiste
-
1916
ALLAN Auguste
BAILLET Jena-Baptiste
-
BATAILLE Charles
BELEMBERT Gaston
BINET Henri
BOUVILLE Charles
BOUVILLE Jules
BOUVILLE Victor
BUISSON André
CLEMENT Jean-Baptiste
CROQUELOIS Alfred
DANIS Léon
DIOCHAUT Édouard
DUFOUR Eugène
DUMAIL Daniel
DUTERT Alfred
FICHERA Joseph
FONTAINE Joseph
FONTAINE Jules
FONTAINE Philippe
FONTAINE Pierre
FOURQUES Jules
GAMBIER Damas
GRICOURT Lucien
HAGNERE François
HAUTBOUT Albert
HURTREL François
JENICOT Jules
JUSTIN Maurice
LEBAS Victor
LECOINTE Henri
LEDOUX Émile
LEGRAND Henri
LEGUILLON Louis
LORGE Arthur
LOUVEAU Ernest
MACQUET Charles
-
MACQUET Eugène
MACQUET Joseph
MACQUET Pierre François
MALINGRE Jena-Baptiste
MASSON Joseph
MEFFRE Henri
MEUNIER Jules
MICHAULT Jules
MINET Arthur
MIONNET Eugène
MONVOISIN Louis
NOREL Jules
OUDIN Maurice
PARMENTIER Jacques
PETIT Eugène
PETIT Marcel
PETIT Maurice
POIRET Raoul
PONS Maurice
POUILLY Albert
POUILLY Jean-Baptiste
PRUVOST Eugène
PRUVOST Joseph
RIVET Philippe
ROBEPT Jean
ROMAIN Jean-Baptiste
SYLVIN Jospeh
TATTEGRAIN Robert
VARLET Charles
VASSEUR Auguste
VAST Irénée
WADOUX Joseph
WADOUX Pierre
-----
1917
BLOTTIERE Marius
BOUBET Doriacre
BOUVILLE Jacques
CHARLES Edmond
DUFOUR Barnabé
FORESTIER Louis
GOGIBUS Georges
HERVET Alexandre
HOURNON Alphonse
LEMATTRE Albert
LENOIR Jules
LONGAVESNE Jules
MACQUET Anatole
MACQUET François
MACQUET Paul
PARMENTIER Jean-Baptiste
PARMENTIER Joseph
PAUCHET Pierre
PHELIPEAUX Georges
PICKE Alphonse
PRUVOST Joseph
SERGENT Firmin
-
1918
BELHOMME Pierre
BERTRAND Mellon
BOUCHEZ Joseph
BOUCHEZ Léon
BOUVILLE Louis
BOUVILLE Pierre
CAMPAGNE André
CHIPILOFF Porphyre
CLEMENT Gaston
COBERT Alphonse
COBERT Philippe
-
DEBEYRE Jules
DELARUE Albert
DELARUE Jacques
DELATTRE Louis
DERIEMONT Édouard
DRAPIER Charles
DRAPIER Michel
DUFOUR Philemon
DUMET Joseph
DUMETZ Marcel
DUPONT Norbert
FEUILLET Henri
FONTAINE Michel
GOOSSENS  André
GRESSIER Jean
HANOCQ Jean-Baptiste
HOCQUEMILLER René
HOLGARD Louis
LAMART Charles
LAMART Joseph
LEGAY André
LEMAITRE Constant
LONGAVESNE Eugène
MACQUET Jules
MACQUET Pierre
MACQUET Victor
MARQUE Marcel
MONTHUY Jean
MOUILLEZ Fernand
NOREL Louis
PAPIN Auguste
PAUCHET Joseph
PECQUEUX Jules
PELLETIER Auguste
PENTIER Michel
PERREAU Émile
-
PERREAU Jean
PIROT Pierre
POCHET Louis
PREVOST Ovide
PRUVOST Émile
PRUVOST Gaston
RACAPE Georges
RIVET Pierre
ROSEY Eugène
ROUSSEAU Louis
ROUSSEL Henri
SERRET Pierre
SIAME Pierre
TETART Georges
THELLIER Gaston
VINCENT Albert
WADOUX Pierre
WATTEL Josse
YOUF Jules
-
1919-1920
BATAILLE Michel
BEGUIN Auguste
CHAPUIS Ernest
CLERC Alix
DELACROIX Jean
DEMILLEVILLE Arthur
DUBOIS Joseph
FRNAÇOIS Eugène
MACQUET Alfred
MACQUET Pierre Jean-Baptiste
MAILLARD Antoine
PAREMENTIER Joseph
SANIER Louis
BAILLET Jean
BEHARELLE Henri
BLOND Joseph
BOITEL Charles
BOITEL Clotaire
BONDEULLE Jacques
Abbé BOUVILLE Philippe
CALANDRE Joseph
-
CARPENTIER Michel
CHAPPE Albert
CHAPPE René
COUSIN Frnaçois
DELACOUR Émile
DUFOUR Raymond
DURIEZ André
FOURNIER Edmond
-
GAMBIER Georges
GANDOIN Jean
GOSSELIN Georges
GRASSARD Gérard
GUYOTON Jean
HABART Charles
HAGNERE Jean
DEVILLERS Fernand
-----
HANQUIER Louis
LAMOUP René
LEFRANC ANdré
MACQUET Jean
MARSEILLE Émile
MAURIZOT Francis
-
MOREAU Jean
MORLOT Georges
PATOUX Robert
PIROT Maurice
PRUVOST Émile
RIVET Alphonse
-
TABARY Alexandre
TELLIER Renaud
TREUNET André
TRIPLET André
TRUPIN Raoul
Abbé VANDEWALLE Marcel
VAST Jean
-----
Déporté - Résistant
DEMEDT François Dachau
-
Déportés politiques
NABOR Albert Bruxelles 28-2-1944
PECOURT Michel Dora 3-3-1945
Algérie et TOE
ANDRE Guy
BAILLET Daniel
BAILLET Jean-Pierre
BARRIES Eugène
CHARLES Raymond
-
DEBUT Francisque
DECHAUX Robert
DELACOUR Lucien
GAZAGNE Maurice
-
HENNEGUET Gérard
LECIEUX Jena-Louis
LENGLET Marc
LIMOSINO Joseph
-
RICHARDS Jérom
SIAME Pierre
SOYEZ Jena-CLaude
VETU Léon

Historique du monument

  • 1922
  • Inauguration 17/09/1922
  • Inauguration - Presse 24/09/1922
    Source : Le Journal de Berck

    édition du 24 septembre 1922 (Mémoires de Pierre) L’inauguration du monument aux morts de Berck a eu lieu dimanche. La municipalité avait donné ...

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    Inauguration - Presse 24/09/1922

    édition du 24 septembre 1922 (Mémoires de Pierre)

    L’inauguration du monument aux morts de Berck a eu lieu dimanche.

    La municipalité avait donné un grand éclat à cette cérémonie, qui eut lieu en présence de l’évêque d’Arras et de plusieurs parlementaires.
    En voici le compte rendu détaillé :

    Réception des autorités
    Le matin, à dix heures et demie, les autorités, les invités et les sociétés locales avec leurs drapeaux, furent reçus à la mairie par M. Malingre, maire, entouré du conseil municipal. Dans l’assistance très nombreuse on remarquait notamment : M. le sous-préfet Peyriga, de Montreuil, représentant le Gouvernement ; MM. Les députés Pasqual, docteur Berquet, Narcisse Boulanger et Victor Morel ; Tattegrain, président de Tribunal ; Mgr Julien, évêque d’Arras ; Ledoux, conseiller général ; de Lhomel, président du Souvenir Français ; Gerbore, président du conseil de préfecture du Pas-de-Calais ; docteurs G. Richez, Bertin, Andrieux, commandant Quettier, ancien maire de Berck ; lieutenant de gendarmerieLempereur ; Duvet, président des anciens combattants ; Thorel, Hermal, Miner, président de la société d’agriculture de Montreuil ; Pentier, Demortain, adjoints ; Dehaut, Vincent, Ruin, Rivet Pierre, Rivet-Bouret, conseillers municipaux ; Froissart, vice-président du conseil d’arrondissement ; Tahon, percepteur ; Clap, inspecteur primaire ; Cleuet, Rozier, commissaire de police de Berck ; Cauvet, président des Prud’hommes ; Baillet, capitaine Damay et de nombreux officiers de réserve ; capitaine Daumanjou, représentant le ministre de la Guerre ; le juge de paix de Montreuil, les représentants de la presse, le docteur Fontaine, président de la ligue des familles nombreuse, Becquart, Mme veuve Debeyre, Ramon fils, etc. M. Malingre, maire, souhaita la bienvenue aux invités en quelques paroles cordiales, puis un cortège se forma et l’harmonie de Berck en tête, se dirigea vers l’église, aux accents de morceaux de musique parfaitement exécutés. La messe eut lieu et l’absoute fut donné par Mgr Julien.

    Au cimetière militaire
    Discours de M. Duvet : « M. le ministre de la Guerre et des Pensions a bien voulu nous faire l’honneur de nous déléguer M. la capitaine Daumanju, grand blessé de guerre, pour assister à l’inauguration du cimetière militaire de Berck. Je le prie de transmettre à M. Maginot, notre dévoué et sympathique ministre, le remerciement respectueux du conseil d’administration de notre grande association. Nos remerciements vont aussi à M. l’intendant Bezombes, chef du service des sépultures militaires et à son dévoué collaborateur, M. le capitaine Santiny, qui nous a beaucoup faciliter la tâche et près desquels, lorsqu’il s’est agi de regrouper les corps de nos grands morts, j’ai personnellement trouvé l’accueil le plus cordial et le plus affable. Je suis heureux de leur rendre cet hommage public. Quant à vous, M. le capitaine Daumanjou, vous êtes des nôtres ; la grande famille des combattants de notre région vous salue et vous remercie. Votre présence parmi nous est la preuve évidente de l’intérêt que port à notre œuvre M. la ministre de la Guerre et des Pensions. Encore une fois, au nom de tous nos camarades, merci. Dans ce cimetière militaire, mesdames, messieurs, les combattants de Berck sont tous très fiers. En le créant, ils ont tenu à montrer qu’ils voulaient rester en étroite union, en étroite communication, avec leurs camarades victimes de la grande guerre. Ce champ de repos, qui est notre œuvre, prouve que notre belle association ne pense pas seulement aux vivants qu’elle protège chaque jour ; elle a voulu que les familles qui nous ont confié la garde de leurs chers disparus puissent au moins avoir la consolation de savoir leurs tombes bien entretenues ; à ce devoir de grande reconnaissance due à ceux qui sont morts pour que la France vive, les anciens combattants de Berck ne failliront jamais. »

    Le cortège s’arrête devant les nombreuses tombes des militaires français et alliés tombés au champ d’honneur et admire leur parfait entretien. Le cimetière militaire a fait l’admiration de tous les visiteurs.

    Le cliché que nous publions ci-dessus et qui est l’œuvre de M. Thorel, donne une idée exacte du soin qui présida à la mise en œuvre de cette nécropole. Une grande partie revient à M. Duvet et c’est à lui et à ses collaborateurs que doivent aller les éloges et les remerciements. La visite terminées, les autorités et les invités montèrent dans des autocars mis à leur disposition et l’on gagna Berck-Plage, où, à l’hôtel Continental, avait lieu le banquet.

    Le Banquet
    Celui-ci fut servi de façon parfaite. Il était des mieux composés. La plus grande cordialité ne cessa de régner entre les convives qui étaient au nombre d’une centaine environ.

    Les discours
    Discours de M. Malingre : « Messieurs, Avant de vous remercier au nom de la ville de Berck d’avoir bien voulu répondre à notre invitation, laissez-moi, je vous prie, saluer respectueusement la malheureuse veuve, le cher orphelin, l’ascendant affligé et le glorieux mutilé qui nous ont fait l’honneur de venir aujourd’hui s’asseoir à notre table. Je vous présente ensuite les excuses de M. Boudenoot, vice-président du Sénat, de MM. Les députés Delesalle, Lefebvre du Prey, baron des Lyons, de M. Ricquier, conseiller général ; Denoyelle, conseiller d’arrondissement, de la bienfaitrice de Berck, Mme la baronne James de Rothschild, de sa fille, Mme la baronne Léonino, de M. le procureur, de M. le juge d’instruction, de M. Fontaine, maire de Montreuil, de M. l’archiprêtre de Montreuil, des docteurs Sorel, Cayre et Loze, de M. le directeur de l’hôpital maritime, de MM. Becquart, d’Houdain, Wattelier, Macquet-Froissart, Léon Nortier, qui m’ont exprimé leurs vifs et sincères regrets de ne pouvoir se joindre à nous. M. le préfet du Pas-de-Calais, retenu par d’autres obligations, à bien voulu désigner pour le remplacer, un combattant de la grande guerre, dont la boutonnière ornée de la rosette rouge, dit plus éloquemment que des paroles, quels sont ses titres de gloires. Je vous prie de croire, monsieur et cher sous-préfet, que nous sommes particulièrement heureux et fiers de cette désignation. La cordiale sympathie qui nous unit depuis si longtemps au bon et dévoué député de Montreuil, M. le docteur Morel, m’avait d’avance donné l’assurance de son acceptation dont je lui suis infiniment gré. Je regrette que l’état de santé de sa bonne vieille mère (elle a 79 ans) l’ait obligé de retourner précipitamment à Campagne[-les-Hesdin]. Je forme les vœux les meilleurs pour le prompt rétablissement de celle qu’il vénère. Il m’est particulièrement agréable de pouvoir saluer ses collègues au Parlement qui, eux aussi, sont pour Berck de bons et fidèles amis, MM. Berquet et Narcisse Boulanger, député du Pas-de-Calais ; M. Pasqual Léon, député du Nord, que les Berckois revoient toujours avec plaisir. Mgr Julien, évêque d’Arras, a bien voulu lui aussi, venir rendre un éclatant hommage aux enfants de Berck. Je l’assure de notre respectueuse reconnaissance. M. Gerbore, vice-président du conseil de préfecture ; M. le docteur Quettier, mon honoré et estimé prédécesseur ; M. le capitaine Demanjou, délégué du ministre de la Guerre ; M. Duvet, président de l’association du Souvenir Français (…). Merci à tous au nom de la ville de Berck. Merci aussi à toutes les personnes qui ont, à un titre quelconque, rehaussé de leur présence ou apporté leur bienveillant concours à l’éclat de cette imposante manifestation. (…) Nous avons gardé au cœur les souvenirs et toutes les douleurs de l’épopée et de l’holocauste. Ce n’est pas le moment ni le lieu de traduire tout ce qui remplit nos âmes. Tout à l’heure devant le monument que nous allons inaugurer, nous jurerons de suivre l’exemple de nos chers et glorieux disparus, nous jurerons de servir passionnément la France qu’ils ont sauvée et agrandie. En attendant, chers enfants de Berck morts au champ d’honneur, permettez-moi d’adresser un solennel hommage à vos compagnons d’armes, aux héros d’hier qui ont eu la chance de survivre à ces temps tragiques, qui, eux aussi, ont contribué si puissamment à notre victoire, et qui n’ont posé le fusil que pour reprendre l’outil, comprenant que notre cher pays, qui demandait alors que l’on combatte et que l’on meure, veut aujourd’hui que l’on vive et que l’on travaille fraternellement unis avec toutes nos forces, toute notre âme, tout notre cœur. Messieurs les combattants de la grande guerre, je vous prie de croire en nos sentiments reconnaissants et je vous donne l’assurance que les glorieux mutilés et réformés, que les veuves, les ascendants et les orphelins ne seront jamais par nous oubliés, et qu’ils seront toujours l’objet de notre constante sollicitude. Le droit acquis des victimes et des combattants de la grande guerre sont pour nous sacrés, et nous ne perdrons jamais de vue les devoirs qu’ils nous imposent. Nous avons lutté et triomphé pour la liberté du monde, nous avons souffert plus que les autres, nous ne convoitons aucun agrandissement de territoire, nous ne réclamons aucune hégémonie, nous ne voulons écraser ni humilier personne. Nous sommes de braves gens qui ont été troublés dans leur travail, qu’on a brutalement attaqués, dont on a ravagé la terre natale. Nous demandons seulement à reprendre dans la paix notre tâche quotidienne. Mais il fait bien que ceux qui ont voulu la guerre en subissent les conséquences. Il faut bien que l’Allemagne paie pour les crimes qu’elle a commis. Il faut bien qu’elle répare les dommages qu’elle a systématiquement causés. C’est cela que réclame avec tant de fermeté M. Poincaré, président du Conseil. le devoir de tous les Français et de se serrer autour de lui, de l’aider de toute la force de notre respectueuse confiance dans la tâche qu’il poursuit avec tant de courage et de dévouement. Il faut espérer que le problème des réclamations sera résolu définitivement dans la prochaine conférence, en plein accord avec nos alliés. C’est dans cet espoir que je lève mon verre en l’honneur des combattants de la grande guerre. Et que je bois à la santé d’un des leurs, M. Peyriga, officier de la Légion d’honneur, qui représente si dignement le Gouvernement de la République dans l’arrondissement de Montreuil. Et haut les cœurs ! Pour la France ! Pour la patrie ! »

    M. l’abbé Asset, curé de Berck-Plage, lut ensuite un sonnet à Mgr Julien et lui adressa quelques paroles, le remerciant de sa présence. Il fut très applaudi.
    Puis, M. Narcisse Boulanger adressa ses remerciements au maire et glorifia nos poilus. Il fit appel à l’union de tous les Français et leva son verre à la prospérité de la France et de ses habitants.
    Mgr Julien prit la parole enfin. Dans un discours finement développé, il préconisa l’union d tous, sans distinction d’opinion, pour un seul et même idéal : celui de la grandeur et de la prospérité de la France.
    Voici quelques passages de son discours qui fut interrompu souvent par des applaudissements : « je suis invité à prendre la parole, presque forcé, mais c’est de tout mon cœur que je vous dirais ma joie de me trouver au milieu de vous unis dans un même sentiment, l’idéal de la Patrie, et il est toujours doux de vivre dans un tel sentiment. La nécessité de l’union est un sujet que j’aime à prêcher, je puis même dire que ce sentiment m’est inné, et avant même que l’opinion se fit sentir, je le possédais déjà de grand cœur. Je n’ai pas attendu pour que la France s’aime d’un amour idéal ; cette journée va, j’en ai l’espoir, vous pénétrer plus profondément de cette nécessité de vous aimer d’avantage et de nous unir autour d’un idéal particulier. La France a des charmes tels que le monde entier l’aime, de quelque point de l’horizon qu’il vienne. Il peut y avoir des divergences de vues, mais tout le monde dans le fond du cœur, aime le cher pays de France. (Bravos répétés) Permettez-moi de faire une comparaison, la France est comme un diamant ayant des facettes très nombreuses, reflétant toutes les couleurs comme tous les sentiments, toutes les opinions, toutes les croyances. Elle est de tous les côtés lumineuse, et on est forcé de l’aimer. Comme dit le président du Conseil, la paix est une œuvre qui commence tel jour et qui ne finit jamais. Pour qu’elle dure, il faut y travailler ; il faut mettre en commun toutes les ressources. Les difficultés sont immenses à l’heure actuelle. Le tout est de juger les choses… impartialement ».
    Mgr Julien adresse ensuite des remerciements à M. le curé de Berck pour ses vers et à son tour lève son verre à la France et à ceux pour lesquels il est ici, à nos chers morts si nombreux, et aux anciens combattants, sans oublier les veuves et orphelins. (…)
    M. Peyriga dit qu’il est heureux de remplacer M. le préfet absent, car cela lui permet de redire les paroles d’union qu’il avait déjà prononcées à Berck, il y a deux ans, au nom d’un grand ministre, M. Maginot. « Je suis d’autant plus à mon aise, dit M. le sous-préfet, que Mgr Julien est l’auteur d’un mandement admirable dans la forme comme dans le fond, où il a écrit que la religion ne devait pas être un État dans l’État, mais une école de morale collaborant avec le gouvernement pour ramener, après une guerre terrible, le respect du foyer, l’amour du prochain, l’abnégation et le culte de la patrie. Nous avons un amour commun, la France, le même idéal, la République. Nous pouvons avoir des opinions différentes, car en République chacun doit avoir la liberté de penser, mais nous devons bannir les querelles et nous grouper dans un commun amour, la France ».
    Et M. Peyriga excuse M. Morel qui, partagé entre le double devoir du fils et du député, a tenu à venir assister la matin à l’office religieux, pour montrer son respect des opinions d’autrui, mais a dû retourner au chevet de sa mère gravement malade. (..) Il termine son toast en levant son verre au président de la République, au président du Conseil et à l’armée française.

    L’inauguration
    À 16 heures, place de l’hôtel de ville, ont lieu le rassemblement et la formation du cortège dont voici l’ordre du défilé :
    En tête, la compagnie de sapeurs-pompiers, puis les enfants des écoles sous la conduite de leurs maîtres et maîtresses ; les nombreuses gerbes et couronnes (..), l’harmonie de Berck, le maire, le sous-préfet, les députés, les membres du comité du monument, le conseil municipal, les familles des morts pour la France, les membres des associations d’anciens combattants et médaillés militaires avec leurs drapeaux ; les délégations d’anciens combattants des environs, les vétérans de 1870, les diverses sociétés locale et enfin la foule très importante et recueillie. L’harmonie de Berck joue une marche militaire et, par les rues de l’Impératrice, des Tempêtes et Saint-Pierre, toujours entre deux rangs d’une foule respectueuse, le cortège arrive au monument. Ce dernier, dû au travail du statuaire Gourdon, est une pyramide assez élancée, au milieu de laquelle un fusilier marin et un poilu blessé sont veillés par une Vierge. Tout autour, les noms des 330 Berckois tombés au champ d’honneur. Partout des fleurs, gerbes, couronnes et drapeaux. À l’entrée du cimetière, un arc de triomphe est dressé. Le cent qui commence à souffler assez fort, sans que toutefois la pluie vienne, fait son apparition, déchire les bandes de toiles. Soudain, les accents d’une marche éclatent dans un silence impressionnant, et au son de cet hymne, le cortège arrive et se groupe autour du monument. Mgr Julien, entouré du clergé, bénit le monument, après que le curé de Boisjean eut chanté la prière des morts. M. Pentier, premier adjoint, lit la longue liste des morts.

    Puis les discours.
    Discours de M. Malingre « Mesdames, messieurs,
    C’est le cœur rempli à la fois d’une fierté patriotique et d’une douloureuse émotion que je prends la parole. Je remercie de nouveau bien chaleureusement M. le sous-préfet de Montreuil, MM. Les parlementaires, Mgr l’évêque, les notabilités civiles et religieuses qui, avec toute la population, sont venus se grouper autour de ce monument pour rendre un pieux hommage aux enfants de Berck, morts pour la France, célébrer leur héroïsme, honorer leur souvenir en témoignage d’admiration et de reconnaissance et pour apporter à leurs familles la plus affectueuses expression de solidarité et de respect. Je voudrais pouvoir glorifier comme ils le méritent tous ces braves enfants dont les noms resteront gravés dans nos cœurs, aussi profondément qu’ils le sont sur cette pierre, et qui sont tombés là-bas, dans les vallons riants de notre chers Alsace, dans les plaines basses de la Champagne, dans les marécages des Flandres, au mont Kemmel, à Verdun, aux Dardanelles, pour la défense de l’humanité. Mais je me sens impuissant à m’élever à la hauteur de leur héroïsme. Je me contenterai de laisser parler mon cœur, bien certain ainsi de trouver le chemin du vôtre.
    Nous ne dirons jamais assez tout ce que nous devons à ceux qui ont donné leur vie pour que la France vive, qui ont tout sacrifié au plus sacré des devoirs, à la plus noble, à la plus sainte des causes ; nous n’exalterons jamais assez les soldats et les marins de Berck, tombés sur le champ de bataille ou engloutis dans les profondeurs de l’océan, ou décédés dans els hôpitaux des suites de leurs blessures, ou des maladies contractées à la guerre, ou encore en captivité dans les geôles allemandes.
    Les étapes du douloureux calvaire qu’ils ont gravi sont encore présentes à notre mémoire. Pendant des mois qui devinrent des années, ils ont vécu sous terre, dans l’eau, dans ces sépulcres qu’étaient les tranchées, supportant sans se plaindre toutes les souffrances physiques et morale, tombant pour ne plus se relever ou sortant affreusement mutilés de la lutte infernale soutenue si bravement pour la Patrie, pour la Civilisation et pour l’Humanité. Chers poilus de France ! Glorieux enfants de Berck ! champions sublimes de la Liberté et de la Justice, vous qui avez brisé le colosse allemand, châtiés ses monstrueux forfaits, libéré le sol sacré de la Nation, effacé les tristesses de 1870, rendu à la mère patrie les provinces perdues, vous méritez que tous les peuples s’agenouillent devant vous. Nous nous inclinons avec vénération devant l’incomparable grandeur de votre sacrifice et nous vous saluons tendrement, vous qui, après des années de misères infinies, goûtez maintenant un inaltérable repos au sein de la terre natale, auprès de ceux qui vous aiment, seul adoucissement aux grands chagrins que votre disparition a causés. Votre sacrifice mes chers amis, ne peut avoir été vain ; et il le serait en partie si nous ne tirions pas les conséquences de la victoire que vous nous avez donnée, si le peuple barbare qui avait entrepris de dévaster la France ne faisait pas les réparations nécessaires, s’il éludait les conditions du traité que vous avez signé de votre sang, s’il lui était permis de forger de nouvelles armes pour préparer de nouvelles hécatombes.
    Dormez en paix chers enfants !
    Ils sont là, devant nous, ciselés dans le marbre, les traits héroïques du Poilu et du Marin de la grande guerre.
    Si un jour venait, où certains seraient tentés d’oublier, comme au jour de tempête monte de l’abîme la grande voix des trépassés de la mer, ces pierres parleraient, et par la voix des chers morts sont les noms sont là, elles sauraient aux vivants rappeler leur devoir ; elles leur rappelleraient que si la patrie a pu vaincre, c’est qu’autour du drapeau de la République se sont groupés tous les citoyens, et elles les supplieraient de rester unis pour que du sol fécondé par le plus pur sang de France, lèvent toujours dans notre pays de nouvelles moissons de Fraternité et de Justice. Honneur aux enfants de Berck morts pour la France ! Ils ne seront jamais oubliés !
    Devant ce monument qui symbolise leur héroïsme, qui perpétuera votre mémoire devant les vaillants mutilés et réformés en présence des anciens combattants, nous prenons l’engagement de rester dignes d’eux, d’écouter leurs voix, de travailler fraternellement unis, au relèvement de nos ruines, à la prospérité et à la grandeur de notre cher et beau pays. Tous ensemble nous irons vers l’avenir ouvert devant nous par la grande victoire, tous d’un même pas, la tête haute, la main dans la main, redisant avec tout son sens : Gloire à notre France éternelle ! Gloire à ceux sui sont morts pour elle ! »

    Discours de M. Duvet : « Mesdames, messieurs,
    Au nom de l’association amicale des combattants de notre ville et des environs, j’apporte à nos camarades morts au champ d’honneur l’hommage reconnaissant de ceux qui ont combattu à leurs côtés et dont la plupart ont versé leur sang sur l’autel de la patrie. Habitants de Berck, en élevant ce magnifique monument, vous avez voulu rendre un culte public à l’héroïsme, célébrer l’esprit du devoir, vous incliner devant le sacrifice poussé jusqu’à la mort, exprimer votre admiration et votre gratitude envers vos fils et vos frères dont la fin glorieuse assura la liberté de notre sol. Au nom des anciens combattants de notre grande et belle association, au nom des familles de nos chers disparus, je vous remercie. Quand à vous, mes chers camarades anciens combattants, mutilés, avec moi promettez au pied de ce mausolée qui nous rappelle le souvenir de ceux qui ont tout donné, de demeurer en rangs serrés, fraternellement unis, comme vous l’avez été sur le champ de bataille ; et si, parfois entraînés par la passion, vous manquiez à ce devoir primordial de concorde, vous vous souviendriez que c’est l’union sacrée qui a fait notre armée invincible, que c’est l’amour du drapeau qui a procuré à la France cette victoire, qui lui permet de vivre et d’être libre.
    En souvenir de ceux qui ne sont plus, aidons-nous les uns les autres, travaillons à réparer les malheurs de l’affreuse guerre, en atténuant par un unanime effort les désastres immenses qu’elle a causés. Que la mort de nos camardes, qui a gardé notre indépendance, soit le profond scellement de notre union !
    O grands morts, vaillants soldats de la plus grande des guerres, vos camarades de l’association amicale des combattants de la Grande Guerre viendront souvent au pied de ce monument élevé à votre gloire ; ils y méditeront comme aujourd’hui et se rappelleront toujours qu’il leur reste un grand devoir à remplir. Vous avez légué à notre sollicitude vos pères et vos mères, vos enfants, vos veuves ; ils sont entre nos mains.
    Notre union scellée sur les champs de bataille, pour cette œuvre continuera toujours, j’en fais le serment. Nous ferons en sorte d’adoucir dans toutes les limites du possible leurs souffrances, et par ce fait, essaierons d’atténuer la dette que le pays a contractée envers vous.
    Camarades, poilus de la Grande Guerre qui reposez sous ce monument, dans ce cimetière ou dans les champs de bataille, les membres de l’association amicale des combattants de la Grande Guerre, ceux de la société des médaillés militaires, vous admirent et vous saluent. »

    Allocution de Mgr Julien : « C’est un spectacle bien consolant que présente presque tous les dimanches dans notre région et sur toute la surface de la France, celui où les populations reconnaissantes viennent inaugurer des monuments élevés à la mémoire de ceux des leurs qui sont bravement tombés dans la dernière guerre. Permettez-moi habitants de Berck, de vous féliciter d’avoir fait par vos efforts ce que nous avons sous les yeux.
    D’abord, ce monument grandiose, et puis cette foule recueillie d’émotion, fouillant au fond de son cœur tous les souvenirs déjà lointains. Ce monument, il n’est pas besoin d’en commenter le symbole. Souvenez-vous bien, habitants de Berck, de vos morts. Gardez-en la mémoire au fond de votre cœur. Vous savez toute leur histoire. Ce monument évoquera donc pour chacun de vous ce qu’il a de plus cher. Ces figures que vous avez connues, que vous avez aimées, et que la mort a, pour ainsi dire, auréolées. Ah oui ! gardez bien leur mémoire pour les pleurer, pour les pleurer encore, pour les pleurer toujours. Permettez-moi de vous dire : pleurez-les fièrement. Vous avez voulu qu’au milieu de ce champ des morts s’élevât cette pyramide en leur honneur afin que l’on puisse, afin que l’on soit obligé, de se souvenir d’eux toujours.
    Habitants de Berck, conservés pieusement le souvenir de vos morts qui ne sont inconnus pour personne, pas même aux étrangers, car ils sont tous morts pour un même idéal, la Patrie !

    Et Mgr Julien rappelle leurs souffrances et la gloire qu’ils ont apportée à notre chère France.
    « Nous devons travailler tous, sans distinction de croyances, comme eux ont combattu coude à coude et sont tombés de même. Vos morts, vous les regardez encore en ce moment et nous demandons à Dieu de les recevoir dans son paradis où nous les retrouverons un jour dans le même amour de Dieu, de l’Église et de la France. Ainsi soit-il. »

    M. Narcisse Boulanger à son tour prend la parole et lit le discours de M. Morel.

    Discours de M. Pasqual
    M. Pascal, député du Nord, parle ensuite. Dans un discours très enflammé, il dit qu’il est du devoir de tous les français de s’incliner avec respect devant ce monument, symbole de toutes les souffrances endurées par nos poilus, pour finir quand même par tomber sous les balles ennemies. « Il est une vieille légende bretonne, celle qui raconte que les pierres parlent. Eh bien ! ceux qui dorment sous ce tombeau sont avec nous en ce moment. Ils parlent. Ils vous rappellent tout d’abord le 2 août 1914. nous étions alors un peuple essentiellement pacifique, nous pensions qu’une guerre était impossible et alors nous vivions dans une profonde quiétude, lorsque nous apprîmes que la patrie était en danger. Tous sans distinction d’opinion, de partis, parlementaires, simples ouvriers, nous étions coude à coude. Nous serrions nos rangs en face de l’ennemi implacable. On dit que le kaiser seul est responsable, mais c’est faux. La nation allemande entière doit porter le fardeau des responsabilités. Le Reichstag n’a-t-il pas signé le premier l’ordre de mobilisation ? na nation allemande entière n’a-t-elle pas suivi dans un même élan dévastateur ? Rappelez-vous, poilus, les souffrances que vous avez endurées dans la boue, dans la neige. Et vous, les prisonniers de guerre, traités pire que des bêtes. Nous étions tous groupés, entourés d’un même idéal, celui de la Patrie. Les Allemands pensaient qu’ils arriveraient facilement au bout de nous parce qu’ils comptaient sur nos discussions politiques. Ils ont été détrompés à leurs dépens. Nous nous sommes souvenus que nous étions tous fils de la même patrie, les soldats du même drapeau. »
    Et M. Pasqual rappelle que les Allemands, encore maintenant, songe à la revanche. Témoins en sont les assassinats de gens politiques qui veulent travailler dans la paix : Erzberger, Rathenau et combien d’autres. Dès qu’il a terminé, ses auditeurs le félicitent chaleureusement.

    Allocution du sous-préfet.
    M. Peyriga termine la série des discours. Il fait l’historique de la guerre, des souffrances des poilus et il adresse un souvenir ému aux camarades alliés qui dorment leur dernier sommeil au milieu des nôtres, confondus dans le même idéal : la Liberté. Ils sont entrés dans l’immortalité pour mieux inspirer les vivants susceptibles de défaillir et je crois, dit l’honorable sous-préfet, que des vivants sont en ce moment en train de défaillir.
    Que les morts disent donc à leurs ministres que la France n’a jamais été une nation d’impérialisme. Les Anglais et Français étaient côte à côte pour la cause commune ; ils sont tombés côte à côte ; qu’on se souvienne de cette solidarité., qu’on rende justice à la France.

    La Marseillaise est joué devant les assistants découverts et la foule s’écoule lentement, commentant cette cérémonie qui restera dans le souvenir de tous ceux qui y assistèrent.