France (Rhône-Métropole Lyon) La-Mulatière (69350)

Conflits commémorés
  • 1914-18
  • Monument communal
  • Aux Marocains (Monument aux nations (sur Territoire Français))
informations déposées par Bronsztejn Noémi dernière mise à jour le 16/11/2018

Description du monument

Caractéristiques

  • Structure
    • Sépultures
      • Caveau
Caveau adossé au mur du cimetière : édicule couvert de tuiles vernissées vertes. Plaques de marbre de part et d'autre comprenants des inscriptions en français et en arabe.
Chaque emplacement comprend un cercueil en chêne mesurant 0,70x0,30x0,30m de 0,027m d'épaisseur. Le dessus du cercueil est fixé par 6 vis à tetes fraisées et est recouvert d'une couche d'huile de lin.
Au moins quatre autres plans ont été proposés à la municipalité avant que ce projet soit finalement adopté.

Matériaux

Marbre, tuiles vernissées, pierre de Porcieu (Isère)

Economie

Prix

39 615 francs

Subvention commune

23 795,15 francs

Subvention Etat

15 820 francs

Commentaires (économie)
Cf le site : http://islamenfrance.canalblog.com/archives/2009/11/11/15769214.html
et la conférence de Frédéric Couffin, dec 2014 à la Mulatière
Archives communales présentes en mairie

Inscriptions présentes sur le monument

AUX MUSULMANS MORTS POUR LA FRANCE 1914-1918
Inscriptions en arabe :
"Mourir au service du droit, c'est vivre"
Sur les plaques des noms des morts
Au personnel civil musulman
mort au service des armées de la France en 1914-1918
AUX SOLDATS MORTS POUR LA FRANCE

Les morts

Le projet d'un carré destiné à accueilir les sépultures des soldats musulmans décédés à l'hopital Lamartine n°21 est évoqué dès 1916 par le médecin chef de l'hopital, M. MASSON. Les habitants de la commune éprouvent une certaine reconaissance envers ces soldats; ainsi, lors de la fete des morts de l'année 1916, les élèves des écoles de la Mulatière se rendent au cimetière pour nettoyer les tombes des tirailleurs dits indigènes, décédés dans les hopitaux militaires de la région.
Initialement, la municipalité accepta de céder un espace suffisant pour abriter 72 sépultures : il s'agissait de regrouper les corps de ces soldats. Cependant, en raison de la mobilisation suscitée par un tel projet, le nombre d'emplacements croit rapidement, jusqu'à atteindre les 201 places en 1925.
Les soldats enterrés sont d'origines marocaine, tunisienne et algérienne. La projet doit se faire selon le rite musulman. La municipalité sollicite un taleb (élève de l'école coranique) et rentre en contact avec Kaddour ben Ghabrit.
En 1936, le projet de carré prend la forme d'un caveau collectif. Cependant, cette pratique est prohibée par la religion musumane. Kaddour ben Ghabrit (Président de la Société des Habous) acceptera finalement le projet, à condition qu'un Imam de la mosquée de Paris puisse constater "les dispositions qui seront prises pour le transfert des restes de [ses] compatriotes". En effet, les corps des sodats se trouvent dans le cimetière et doivent etre exhumés, puis réinhumés à l'emplacement du caveau. Ce transfert sera effectué du 26 février 1937 au 19 mars 1937 par le gardien du cimetière. Après un courrier du ministre des pensions rappelant les conditions nécessaires pour qu'une sépulture porte la mention "Mort pour la France", seuls 113 soldats seront finalement inhumés dans la sépulture perpétuelle aux frais de la Nation. Les 88 autres militaires demeureront cependant dans une fosse commune creusée à coté et au nord du monument, entourée d'une bordurette en ciment. L'entretien sera assuré par le département du Rhone.
Les 113 corps sont déposés dans un cercueil, sur lesquels sont vissés une plaque métallique émaillée portant le numéro d'ordre du soldat, les noms et prénoms.
Il a été nécessaire d'exhumer 18 corps qui se trouvaient à l'emplacement du caveau.

Sources / Bibliographies / Sites Internet

http://islamenfrance.canalblog.com/archives/2009/11/11/15769214.html : pour l'histoire de ce monument unique en France.
http://pasapas2005.free.fr/spip.php?article320
Un édifice semblable à celui-ci ne semble pas exister en France. Cependant, en 2014 a été inauguré à la Grande Mosquée de Paris le Mémorial du Soldat musulman. http://www.saphirnews.com/Un-Memorial-du-Soldat-Musulman-a-la-Grande-Mosquee-de-Paris_a18425.html 
Il existe aussi des monuments aux morts qui commémorent la mémoire des troupes noires, comme à Reims, mais aucun autre aux musulmans.

Historique du monument

  • 1931
  • Financement 11/07/1931

    Contrainte temporaire avec loi du 11 juillet 1931 Rappellant Il a été nécessaire d’exhumer 18 corps car ils se trouvaient sur l’emplacement du futur caveau Des grèves ...

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    Financement 11/07/1931

    Contrainte temporaire avec loi du 11 juillet 1931
    Rappellant
    Il a été nécessaire d’exhumer 18 corps car ils se trouvaient sur l’emplacement du futur caveau
    Des grèves ont provoqués des retards dans les travaux
    + litiges car changement du Code du travail à demande de majoration des entrepreneurs

    Subventions de l’Etat : 15 820 frs accordés par le ministre des pensions

    Charpente et menuiserie mécanique, escaliers : Fois Gaschon 19.215 frs pour 201 tombes + monument 29 000 frs

    Architecte : M. André TEISSIER avec conseil de M. MANTOUT (architecte de la Mosquée)

    Augustin COQUARD Entrepreneur pierres de tailles : fourniture + transport du monument pierre de taille du caveau pour recueillir les corps de 113 musulmans inhumés pendant la guerre 14-18 : 13 400 frs

    Description : monument bouchardé à la 144 dents y compris ciselures, relevés et tous détails suivant plan

    Plaque marbre avec inscription suivant indication en Français et en Musulman, y compris cabochons de fixation et pose avec remplissage ciment

    Plafond et bouchon pierre de taille bouchardé à la 11 dents y compris tous détails comme plam

    Matériau : pierre de Porcieu de bonne qualité

    Entrepreneur de menuiserie : GASCHON Francois : fourniture et transport au cimetière de cercueil en chêne de 0,7x0,3x0,3m : 30 frs, 75 l’un x 113 : 3 474 frs, 75

    Description cercueils : bois chêne uni de 0,027m d’épaisseur avec assemblage du fond et des côtés. Dessus de même épaisseur fixé par 6 vis têtes fraisées. + couche d’huile de lin de bonne qualité.

    Entrepreneur de maçonnerie : Emile LEBAYLE 9 865.05 frs

    Total : 39 615, 14

    Commune : 23 795,15 frs

    Construction : 31.03.1937 

    Projet final : 113 ont droit à la mention Morts pour la France + réinhumés dans le caveau

    88 autres réunis dans une fosses commune située à côté du caveau

    Transfert des corps 26.02.1937 – 29.03.1937

    Chaque corps déposé dans un cercueil + est vissé une plaque métallique émaillée portant le n° d’ordre et les noms et prénoms du corps+ chaque cercueil a été placé dans les cases du caveau

    Un corps inconnu avec mention « inconnu » figurant sur la plaque du cercueil

    88 autres corps placés dans une fosse commune creusée à côté et au nord du monument : entourée d’une bordurette en ciment

    Inscription en arabe : « mourir au service du droit, c’est vivre »

  • 1936
  • Construction 18/06/1936
    Source : AC

    Délibération du CM qui adopte définitivement le projet de caveau pour le regroupement es soldats musulmans inhumés au cimetière communal de la Mulatière (après accord entre l'administration municipal et Kaddour Ben ...

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    Construction 18/06/1936

    Délibération du CM qui adopte définitivement le projet de caveau pour le regroupement es soldats musulmans inhumés au cimetière communal de la Mulatière (après accord entre l'administration municipal et Kaddour Ben Ghabrit). 
     

  • Construction 12/1936
    Source : AC

    Achèvement des travaux de construction. 

     

  • 1937
  • Inauguration 09/05/1937
    Source : AC

    L'inauguration a eu lieu à 10H30, directement au cimetière.  Le maire. M. Nas et le recteur de la Mosquée de Paris, Kaddour ben Ghabrit, ont tous deux prononcés un ...

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    Inauguration 09/05/1937

    L'inauguration a eu lieu à 10H30, directement au cimetière. 
    Le maire. M. Nas et le recteur de la Mosquée de Paris, Kaddour ben Ghabrit, ont tous deux prononcés un discours. 
    Etaient présents à leurs côtés : 
    - M. l'adjoint Jullien (représentant le maire de Lyon)
    - M. le colonel Reymoird (représentant le ministre des pensions)
    - M. le lieutenant-colonel Loup (représentant le gouverneur de Lyon)
    - M. Ouilichini (représentant le préfet du Rhone)
    - l'ensemble du conseil municipal 
    - différentes délégations : des groupements coloniaux de Lyon, les Anciens Combattants du Maroc, de la légion étrangère, le Comité des Amitiés Africaines, qui a pris l'initiative de déposer une gerbe. 
    L'assemblée a observé une rituelle minute de silence. 

    Le caveau est inauguré le 9 mai 1937, en présence du recteur de la grande Mosquée de Paris. Le Progrès du lendemain rend compte du discours prononcé par le maire. Il y explique son attachement à ces hommes. Avant guerre, il a beaucoup voyagé chez eux. Puis du côté de Verdun, il a partagé leurs tranchées, leurs souffrances. Les a vus découvrir le froid.

  • Financement 26/10/1937
    Source : AC


    Réception de la somme de 1 800 frs du maire de la Mulatière à la Mosquée de Paris.
     

  • 2007
  • Presse 11/11/2007
    Source : 20 minutes Lyon

    http://www.20minutes.fr/lyon/193318-20071109-indigenes-oublies-mulatiere Ils sont tombés au front. Puis dans l'anonymat. Au cimetière de la Mulatière, le caveau des « soldats musulmans morts pour la France de 1914-1918 » ...

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    Presse 11/11/2007

    http://www.20minutes.fr/lyon/193318-20071109-indigenes-oublies-mulatiere

    Ils sont tombés au front. Puis dans l'anonymat. Au cimetière de la Mulatière, le caveau des « soldats musulmans morts pour la France de 1914-1918 » n'a pas vu l'ombre d'une fleur ou d'un drapeau depuis plus de cinquante ans. Et les honneurs militaires se sont tus il y a longtemps. Hier pourtant, des ouvriers s'affairaient à nettoyer cette grande stèle carrée.

    Dimanche 11 novembre, jour de commémoration de l'Armistice, un hommage sera rendu pour la première fois depuis 70 ans aux 113 soldats et 88 travailleurs de la Mulatière, oubliés des autorités religieuses, militaires et municipales. Et cela grâce aux recherches publiées l'été dernier par un historien local. Passionné d'archives et de généalogie, Frédéric Couffin, 61 ans, a retrouvé les noms de ces soldats et exhumé l'histoire de ce caveau méconnu. « Personne n'était capable de m'expliquer qui y était enterré et ce qu'ils faisaient là, loin du front », raconte ce membre de la Fontanière, une association locale de sauvegarde du patrimoine. Les archives municipales révèlent que cette stèle a été voulue par le maire (radical), Paul Nas. Cet ancien poilu, épaulé par la mosquée de Paris, a dû se battre pendant dix ans contre l'Etat pour construire ce monument en 1937, afin de rendre hommage au courage de ces soldats. « Après, il y a eu une autre guerre, d'autres morts et ces musulmans sont tombés dans l'oubli », explique Frédéric Couffin, qui a retrouvé les noms de presque tous les soldats enterrés grâce aux archives des hôpitaux militaires. La plupart avaient moins de 26 ans et venaient d'Algérie. Les autres étaient originaires du Maroc, de Tunisie, de Guinée, du Sénégal. « Ils sont morts entre 1916 et 1919, à l'hôpital militaire d'Oullins. La Mulatière a accepté de les enterrer. ». Frédéric Couffin a fait part de ses découvertes à la mosquée de Lyon, qui ignorait l'existence de ce caveau. La liste des morts algériens a été transmise au consulat. L'an prochain, pour les 90 ans de l'Armistice, le ministère des Anciens combattants devrait rendre hommage à ces soldats en inscrivant leurs noms sur une plaque.