Tombola au profit du monument
Liste des carnets
4581,65 frs
Tombola au profit du monument
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Cahier de comptabilité du comité d'oranisation pour la centralisation des fonds destinés à l'érection d'un monument au morts pour la commune de Quéant Commencé le 1er décembre ...
Lire la suiteCahier de comptabilité du comité d'oranisation pour la centralisation des fonds destinés à l'érection d'un monument au morts pour la commune de Quéant
Commencé le 1er décembre 1922 jusqu'en 1924
Comité d'organisation pour la centralisation des fonds destinés à l'érection d'un monument aux Morts
Demande de la préfecture sur les comptes de l'oeuvre du monument
Extrait de compte du Comité d'organisation du Monument
Banque Générale du Nord
Anienne Banque Verley, Decroix
Entre Le Président du Comité pour l'érection du Monument
et
Monsieur Octave BOUCHEZ Industriel, route de Bucquoy à Arras
32 000 Frs
Le Pas-de-Calais (hebdomadaire) du 3 mai 1925 (Mémoires de pierre) Le service religieux M. le curé célébra à 11 heures, un grand service religieux auquel prirent part ...
Lire la suiteLe Pas-de-Calais (hebdomadaire) du 3 mai 1925 (Mémoires de pierre)
Le service religieux M. le curé célébra à 11 heures, un grand service religieux auquel prirent part les habitants de la commune.
L’église provisoire fut d’ailleurs trop petite pour contenir les assistants. La compagnie de sapeurs-pompiers et le groupe d’anciens combattants étaient présents avec leur drapeau. L’éclat de cette imposante cérémonie avait été rehaussé par la présence de M. le chanoine Bridoux, aveugle de guerre, chevalier de la Légion d’honneur, décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre. Avant le Credo, M. le curé Dubar se fit un devoir de présenter à l’assistance le dévoué conférencier mutilé pour la raison de que sa situation de victime de guerre le place en trait d’union entre les disparus et les survivants de l’hécatombe de 1914-1918.
Après l’offrande, les enfants des écoles chantèrent un cantique à la mémoire des grands morts et après la messe le cortège se rendit devant le monument. M. le chanoine Bridoux, en termes élevés, retraça les circonstances dans lesquelles les enfants du pays, dont les noms sont gravés sur le monument en marbre, firent le sacrifice de leur vie dans un esprit d’union sacrée pour la Justice, pour le Droit et pour la Liberté. Pour ces raisons, ces glorieux morts ont droit à toute notre reconnaissance et cette pensée ne doit pas seulement être inspirée par la nécessité d’un recueillement passager en ce jour mémorable, mais par la prière qui est le sauveur des âmes. L’union sacrée a eu raison des envahisseurs, et comme l’Allemagne n’a pas tenu ses engagements vis-à-vis de nous après notre victoire, le premier devoir de nos dirigeants étaient de maintenir cette union afin d’éviter le retour de semblable cataclysme. M. le chanoine Bridoux termine en souhaitant que le sacrifice des glorieux disparus ne soit pas vain.
M. Dubar procéda ensuite à la bénédiction du monument à 13 heures.
Le monument
Il est érigé sur l’emplacement de l’ancien cimetière, à côté de la future église, au centre de la commune. Une pyramide portant l’inscription : Quéant à se enfants morts pour la patrie – Victoire, est placée sur un socle également en marbre, portant sur la face antérieure et sur les côtés les noms des 32 disparus. Sur le socle, un poilu mourant, allongé sur son sac, le fusil dans la main droite, jette ses regards au ciel semblant invoquer le sauveur et résigner à son appel dans le royaume des cieux
La réception des autorités et des sociétés
Malgré la pluie et le vent, un certains nombre de sociétés d’anciens combattants, sapeurs-pompiers, sociétés de musique, étaient formées en cortège, vers 14h45, dans la rue de la Gare, pour défiler ensuite vers la mairie où a eu lieu, à 15 h la réception des autorités et des sociétés. Devant le monument Le cortège se dirige ensuite vers le monument où, à 17 heures, retentit la sonnerie de aux champs.
Le voile tombe.
Il est procédé à l’appel des morts et l’hymne Aux morts pour la patrie est chanté par les enfants de écoles. M. J. Huret, président de la société des anciens combattants, ouvre la série des discours. M Tabary, maire, et président du comité d’érection, lui succède ; puis M. Delplace, socialiste, conseiller général, représentant du préfet. M. la capitaine Vasseur, commandant la section des médaillés militaires d’Arras, prononce ensuite un patriotique discours, et enfin, M. Bernard de Francqueville, conseiller d’arrondissement. M. le sénateur Bachelet, absent, n’avait pas été invité.
Discours de M. de Francqueville, conseiller d’arrondissement : Mesdames, messieurs, Mes chers camarades, J’ai le devoir de déposer au pied de ce glorieux monument, le pieux hommage du conseil d’arrondissement. Le culte des morts a toujours été l’honneur de l’humanité, les français plus que bien d’autres peuples ont conservé de tous temps fidèlement le souvenir de leurs aînés, de ceux qui ne sont plus et dont la voix d’outre tombe mérite d’être pieusement entendue et scrupuleusement obéi. Mais combien ce culte est plus émouvant et plus significatif lorsqu’il s’agit des enfants du pays tombés au champ d’honneur, pour la plus belle et le plus entraînante des causes, pour la patrie ! Ah ! combien ceux-là mérite le beau titre que leur donnait Barrès : Nos seigneurs les morts. Pour nous anciens combattants, les mêmes questions se posent à chacune de ses fêtes, toujours avec un aussi passionnant intérêt : où et quand sont-ils tombés ? Et pour chaque nom qui est celui d’un camarade, nous revoyons dans nos imaginations tel coin de cette Alsace si ardemment convoitée, secteur généralement calme où les coups de la mort retentissaient d’autant plus lourdement et douloureusement ; ou bien c’est le paysage de Verdun, secteur si différent de tous les autres, le plus tragique, le plus sauvage, mais aussi le plus poignant, le plus sublime, où la mort frappait sans arrêt le jour et la nuit, en première et en deuxième ligne, dans les postes d’écoute et dans les postes de commandement, parfois même les plus reculés ; ou encore c’est le chemin des Dames, au sol dénudé, pareil à une dune du désert, secteur d’attaques et de contre-attaques où tant des nôtres sont tombés ; c’est peut-être enfin quelques régions plus proches de chez nous : la Somme, l’Artois, les Flandres, où le sang des alliés belges, anglais et français, est venu se mêler si étroitement, que le sol par endroits a été comme saturé de leur commun héroïsme. Nous voudrions aussi savoir, pour tel ou tel, vers quelle époque de cette interminable guerre il est tombé. Était-ce aux temps héroïques du sublime enthousiasme où se ruaient au devant de la mort képis et pantalons rouges ? Ou un peu plus tard sous la lourde chape des premières tenues d’hiver ? Ou bien encore à l’apparition du bleu horizon ? Ou enfin au temps des premiers casques ? Nous aimerions connaître les circonstances de chaque mort et tous les détails nous seraient précieux, tant notre affectueuse sollicitude reste étroitement attachée au sort de ceux qui seront toujours pour nous des frères d’armes fidèlement aimés et douloureusement regrettés. Habitants de Quéant, vous avez raison de vouloir conserver à la place d’honneur à impérissable et imposant souvenir des enfants de la commune morts pour que la France vive. Vous restez fidèles par là à l’exemple des anciens qui gravaient sur les tombes des fiers soldats morts au champ d’honneur, tombes qu’ils disposaient sur les points de passage des voyageurs, ce commandement qui est tout un enseignement : Sta viator leroem calcas ! Arrêtez passants des générations nouvelles, regardez ce monument, il est un symbole, découvrez-vous pieusement devant les héros, méditez et imitez ! MM. Au drapeau, et haut les cœurs !!
Préfecture au Président du Comitié
Dissolution de la Société d'érection du Monument aux Morts
Préfecture au Président du Comité
Approbation de la dissolution