(Mémoires de pierre) 3 octobre 1920 Le jour de l'inauguration, le jeune Davril a lu un poème au pied du monument : Devant ce peuple ému, recueilli en prière, ...
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Inauguration 03/10/1920
(Mémoires de pierre) 3 octobre 1920
Le jour de l'inauguration, le jeune Davril a lu un poème au pied du monument : Devant ce peuple ému, recueilli en prière, Je viens vous saluer, mes amis, ô grands morts, Vous dont les noms sacrés, gravés sur cette pierre, Me remplissent d'émoi et j'envie votre sort, Car vous êtes tombés en défendant la France, Elle a jeté sur vous un grand manteau de gloire, Vous aviez sacrifié toutes vos espérances ; Elle comptait sur vous, vous fîtes sa victoire, Respectueusement, je fléchis le genou, Car si je fus blessé pendant l'horrible guerre, Ce ne fût pas hélas ! l'arme au poing comme vous, Mais captif, loin du front, sur la terre étrangère ! Voilà pourquoi ici je m'incline un instant, Devant cette humble pierre où vos noms sont tracés, En belles lettres d'or, dignes du combattant, Homage du pays à votre sang versé, Vous immortalisant à jamais en ce monde, C'est là que nous viendrons, à toute heure où l'on prie, Puisque tous, vous n'avez même pas une tombe, Où s'élève une croix, où la terre fleurit Dormez, dormez en paix, mes chers compagnons d'armes, Nous veillons sur vos cendres, et sur cette frontière, Qui nous a fait couler tant de sang et de larmes, S'il le faut, nous irons, comme vous, l'âme fière, Vous, jeune gens de l'Amicale, mes amis, Souvenez-vous toujours de la grande leçon, De ces héros obscurs tombés à l'ennemi, Que sans cesse nos coeurs battent à l'unisson, Vénérons à jamais leur modeste tombeau, Honorons les, car ce sont les grands vainqueurs, Devant ce monument, inclinons le drapeau, Et que, pour les venger, le sang bouille en nos coeurs, Puis saluons aussi, humblement, leur famille, Et s'il faut les défendre, soyons prêts à mourir, Qu'à nos yeux attristés, notre devise brille, Et gardons fièrement leur pieux souvenir !
Le jour de l'inauguration, le jeune Davril a lu un poème au pied du monument : Devant ce peuple ému, recueilli en prière, Je viens vous saluer, mes amis, ô grands morts, Vous dont les noms sacrés, gravés sur cette pierre, Me remplissent d'émoi et j'envie votre sort, Car vous êtes tombés en défendant la France, Elle a jeté sur vous un grand manteau de gloire, Vous aviez sacrifié toutes vos espérances ; Elle comptait sur vous, vous fîtes sa victoire, Respectueusement, je fléchis le genou, Car si je fus blessé pendant l'horrible guerre, Ce ne fût pas hélas ! l'arme au poing comme vous, Mais captif, loin du front, sur la terre étrangère ! Voilà pourquoi ici je m'incline un instant, Devant cette humble pierre où vos noms sont tracés, En belles lettres d'or, dignes du combattant, Homage du pays à votre sang versé, Vous immortalisant à jamais en ce monde, C'est là que nous viendrons, à toute heure où l'on prie, Puisque tous, vous n'avez même pas une tombe, Où s'élève une croix, où la terre fleurit Dormez, dormez en paix, mes chers compagnons d'armes, Nous veillons sur vos cendres, et sur cette frontière, Qui nous a fait couler tant de sang et de larmes, S'il le faut, nous irons, comme vous, l'âme fière, Vous, jeune gens de l'Amicale, mes amis, Souvenez-vous toujours de la grande leçon, De ces héros obscurs tombés à l'ennemi, Que sans cesse nos coeurs battent à l'unisson, Vénérons à jamais leur modeste tombeau, Honorons les, car ce sont les grands vainqueurs, Devant ce monument, inclinons le drapeau, Et que, pour les venger, le sang bouille en nos coeurs, Puis saluons aussi, humblement, leur famille, Et s'il faut les défendre, soyons prêts à mourir, Qu'à nos yeux attristés, notre devise brille, Et gardons fièrement leur pieux souvenir !