Le journal La France du Nord rapporte la pose de la première pierre dans son édition du mercredi 28 janvier 1920 : Le maréchal Foch pose la première ...
Lire la suiteLe journal La France du Nord rapporte la pose de la première pierre dans son édition du mercredi 28 janvier 1920 :
Le maréchal Foch pose la première pierre du monument aux marins français et anglais morts pour la défense du détroit
Rien ne manqua à l’éclat de cette grandiose manifestation et l’accueil fait au généralissime des armées alliées fut d’un exceptionnel enthousiasme. Arrivé en gare à 6 heures 15 du matin, le maréchal Foch se rendit tout d’abord aux appartements retenus pour lui au terminus Hôtel, à 9 heures 40 le steamer Biarritz amenant les membres de la délégation anglaise faisait son entrée dans le port ; à 10 heures, le général Ditte, gouverneur de Calais, présente au maréchal Foch M. Duquenoy-Martel qui lui souhaite la bienvenue.
Le maréchal répond qu’il est très heureux de se retrouver à Calais qu’il a vu sous les bombardements et dont il a admiré l’héroïsme de la population. Après avoir passé en revue la compagnie d’honneur, le maréchal se rend dans la grand salon du terminus Hôtel où ont lieu les présentations. Après avoir reçu les compliments des députés et de M. Pagniez, président de la chambre de Commerce, le maréchal Foch répond : « Vous avez bien travaillé durant la guerre, continuez dans la paix. Tout ce que nous voulons nous l’aurons, mais à condition de travailler. Faire la guerre n’est rien en comparaison de faire la paix. Patrons et ouvriers doivent travailler. Il faut, suivant une expression locale, que tout le monde se trousse. Il faut que la France soit grande et prospère ».
La cérémonie du Blanc-Nez
Midi. Le cortège arrive à l’endroit ou doit être élevé le monument. Le maréchal en pose la première pierre.
Les ovations à Calais
A 1 heure 30, un lunch offert au maréchal Foch par le comité anglais du monument avait lieu au Terminus Hôtel. Ce lunch avait réuni 150 convives. A la table d’honneur avait pris place, à la gauche du maréchal, M. Farley, le général La Capelle, le général Ditte, à sa droite Mme la générale Ditte et Lord Northbourne. Au champagne, M. Farley se lève et porte trois toasts : au président de la République, à sa majesté Georges V et au maréchal Foch. Répondant à MM. Farley et Lord Northbourne dont les discours furent chaleureusement applaudis, le maréchal Foch prononce un magnifique et réconfortant discours patriotique. Il dit sa joie de se trouver au milieu d’invités des deux grandes nations sœurs et rend un éclatant hommage à la marine anglaise, aux patrouilleurs chargés de la défense du détroit qui ont permis le ravitaillement de la France et de ses soldats. A ceux qui sont tombés pour la défense du détroit, j’apporte un hommage ému avec l’assurance que tous honoreront leur mémoire. Il termine en souhaitant l’union indissoluble des deux grandes nations : la France et l’Angleterre.
Le maréchal est alors l’objet d’une formidable ovation. Le lunch terminé, les invités se lèvent et pendant que les autorités anglaises prennent congés pour regagner le Biarritz qui doit rejoindre Douvres, le cortège officiel se forme pour traverser la ville. A partir de ce moment, le maréchal devient l’hôte de l’administration municipale. Un long cortège formé de plusieurs landaus et de nombreuses automobiles traverse la ville. Le maréchal Foch, le comité anglais et les autorités françaises. Au champagne, M. Duquenoy-Marte, maire, prononça un discours ou il se fit l’interprète de la population calaisienne à l’égard du maréchal et de Mme Foch. Le maréchal répondit et leva son verre à la santé de sa majesté Georges V de la famille royale d’Abngleterre, de messieurs les membres du comité et à celle de leurs charmantes dames. A 20 heures 30, le maréchal assista à une soirée de gala, offerte en son honneur au théâtre municipal. Elle était organisée par l’œuvre de la fondation de la victoire, sous la présidence de Mme la maréchale Foch, Melle Roch et M. Alexandre de la Comédie française se firent chaudement applaudir dans Hernani, le drame de Victor Hugo.