France (Indre) Éguzon-Chantôme (36270) Éguzon

Conflits commémorés
  • 1914-18
  • 1939-45
  • Monument communal
informations déposées par Lacour Lucien dernière mise à jour le 12/11/2017

Description du monument

Le monument d’Eguzon associe étroitement deux éléments d’esthétiques pourtant assez différentes, une statue monumentale et une haute stèle.

   Sur la face principale, comme à Levroux, la statue du sculpteur Ernest Nivet est celle d’un « poilu », revêtu de la tenue de campagne du combattant (à partir de 1915) mais désarmé. En appui sur la jambe droite, l’autre légèrement fléchie, le corps décalé vers la gauche, il s’accoude à de la stèle où sont gravés les noms de quatre-vingt-dix-neuf de ses camarades ; la tête un peu basse est soutenue par son bras replié. Tout, dans son attitude et l’expression de son visage, traduit la lassitude et la tristesse du survivant confronté à cette liste interminable de morts, et absorbé dans ses souvenirs.

   La stèle se présente comme une fausse porte qui va en se rétrécissant vers le haut. Dans sa partie inférieure, qui correspond aux deux tiers de sa hauteur, la liste des morts se déroule sur un mur écran sous une croix de guerre et une guirlande. Dans sa partie supérieure, au niveau de la tête du soldat, une ouverture à claire-voie a été ménagée dans une embrasure avec insertion de deux colonnettes de granit rose. Le linteau de la porte fait office en même temps de corniche et présente un galbe de profil concave sous le tailloir. Cette architecture s’apparente à celle des entrées de mastabas égyptiens. On observe d’ailleurs la présence de bas-reliefs de fleurs de lotus stylisées de part et d’autre de l’inscription dont s’orne la corniche, le même motif apparaissant sur les chapiteaux des colonnettes. Les faces latérales des piédroits portent chacune et de bas en haut une longue palme verticale gravée en creux, un vautour stylisé à deux têtes en bas-relief sur la corniche. Au revers du monument on retrouve les mêmes éléments décoratifs que sur la face antérieure (fleurs de lotus, croix de guerre et guirlande), aux mêmes niveaux. Le verso de la liste des morts sur le mur écran est occupé à l’arrière par l’inscription en capitales romaines « Bella matribus detestata ». Au pied de celle-ci une couronne de lauriers se détache en demi-relief sur un élément polygonal en ressaut.      

   L’ensemble du monument est supporté par un socle, lui-même rehaussé par un soubassement auquel on accède par trois degrés droits (deux sur les côtés, un derrière). Sur le pourtour du monument un jardinet est enclos d’une grille en fer forgé.     

Matériaux

Pierre de Chauvigny pour le socle, les dalles, les escaliers, la bordure supportant la grille.

Pierre de Lavoux pour la stèle et la statue du Poilu.

Granit rose de Saxe pour les colonnettes de style égyptien (fournies par les établissements Rombaux-Roland).

Fer forgé pour la grille

(renseignements donnés par les devis estimatifs des architectes - archives communales d'Eguzon - et les commandes du sculpteur - archives de la famille de celui-ci.)

Economie

Prix

39 566 francs

Souscription

6 708, 60 francs

Subvention Etat

7 020 francs

Emprunt

25 000 francs

Commentaires (économie)

 La somme donnée pour total correspond au décompte, après réception définitive des travaux, examiné et approuvé lors de la séance du conseil municipal du 9 septembre 1923. Elle n'inclut pas le coût de la grille (3 960 francs) et deux gratifications supplémentaires de 1 000 et 320 francs votées lors de cette même séance en faveur du sculpteur et du serrurier. A ces diverses sommes il faudrait également ajouter les honoraires des architectes dont le mémoire se montait à 2 110 francs le 1er août 1923 (tous documents dans les archives communales d'Eguzon).

   On ignore le chiffre atteint par la souscription : le 13 novembre 1921 (voir délibérations municipales) 6708, 60 francs avaient été recueillis. 

   Le montant de la subvention d'État, demandée en 1922 et versée l'année suivante, s'appuie sur une estimation d'un coût total de 39 000 francs pour le monument (archives départementales de l'Indre 827 W 55).  

  Enfin la ville dut contracter un emprunt de 25 000 francs à 6, 75 pour cent, auprès de la caisse nationale des retraites, remboursable en 30 ans.

Inscriptions présentes sur le monument

Face principale, de haut en bas :

  • 1914-1918, sur la corniche en demi-relief ;
  • Liste des morts pour la France, gravée sur une plaque d'opaline sur le mur écran ;
  • LA COMMUNE D'EGUZON
    À SES ENFANTS
    MORTS POUR LA FRANCE
    ,
    sur le socle et les lettres se détachant en demi-relief sur trois lignes en creux.

Face postérieure :
Bella matribus detestata, en capitales romaines

  A noter que cette dernière inscription (citation du poète latin Horace, Carmina,I, 1, v. 24-25) figurait déjà, dans sa traduction française "Les guerres en horreur aux mères", sur le monument aux morts de 1870 à Issoudun, oeuvre également de Nivet en 1911. 

Sur le socle, côté gauche de la stèle : "E. Nivet Statuaire / Gaud et Grellier Archtes"

Les morts

Sur la face latérale droite de la stèle, sous la palme  plusieurs plaques rapportées ont été ajoutées (de bas en haut) :

- "La Ville d'Eguzon-Chantôme / à la mémoire / des français d'Outre-Mer / morts pour la Patrie"

- Une liste des "Victimes de la guerre 1939-945" : voir détail plus loin

- deux petites plaques (aujourd'hui déplacées) : à gauche "Le groupe de combattants / de l'Armée secrète d'Eguzon / à leur chef / le lieutenant Camille TOUSSAINTS" ; à droite : "Amicale de Neuengamme" 

Jean ALASSEUR
Xavier ALASSEUR
Alphonse ALLILAIRE
Joseph AUGAY
Amédée AUGUET
Marcel AUGUET
Maurice AUGUET
Théodule ALLILAIRE
Jules BARBAT
Léon BASSINET
Albert BAUDET
Ernest BAUDET
Louis BEAUJEAN
Joseph BEAUMONT
Henri BERGEAT
Émile BERNARD
Auguste BOISSATON
Firmin BOISSATON
Georges BOLLI
Ernest BOUÉ
Jean BRET
Paul BRULÉ
Albert CHÉROUX

Noël CHÉROUX
Clément CHICAUD
Lucien DÉCHARRAUD
Clément DEFAULT
Edmond DEJOIE
Maurice DEJOIE
Jean DENHAUT
Joseph DÉRIGOIN
Gaston DEVUNS
Jean DHIVERT
Camille DORANGEON
Albert DUCOU
Alphonse DUCOU
Henri DUMONT
Gabriel FRADET
Julien GAILLARD
Raymond GAUMET
Alexandre GAULTIER
Gaston GRASSET
Charles GUIOT
Alphonse GUYOTON
Lucien GUYOTON
Henri GUYOTON
Théophile GUYOTON
Clément GUYOTON
Henri GUYOTON
Gustave HÉMERY
René HÉRARD
Robert HOUDAILLE
Lucien JOLLY
Auguste LACÔTE
Léon LAGOUTTE
Louis LAPLANTINE
Paul LAPLANTINE
Alfred LASNIER
Frédéric LAURENT
Henri LAVILLONNIÈRE
Léon LERICHE
Gustave LORLUT
René LORLUT
Charles MALESSET
Joseph MALESSET
Lucien MALESSET
Henri MARTIN
Augustin MASSICOT
Élie MONGERAUD
Célestin MONGERAUD
Rémi NACU
Marcel NICAUD
Paul NICOLAS
Clément PÉRIOT
Louis PÉRIOT
Jean PHILIPPON
Ernest PINAULT
Célestin POITRENAUD
Auguste RIOLLET
Eugène ROCHAT
Louis ROULET
Albert SABROUX
Alphonse SAUZIER
Eugène SEGUIN
Gustave SOULAS
Clément TISSERONT
Jules TISSIER
René TOURNÉ
Frédéric VALENTIN

Victimes de la Guerre
SELLE Pierre
LAURENT André
MAILLOCHON Jean Auguste
BRIGAND René Louis
DUGUET André
TOUSSAINTS Camille
LAGOUTTE Raymond
PINARDON Marcel
MASSICOT Henri
PERRIN Jean André

Sources / Bibliographies / Sites Internet

http://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/resultcommune.php?insee=36070&dpt=36&idsource=15937&table=bp03

http://clg-saint-exupery-eguzon-chantome.tice.ac-orleans-tours.fr/php5/spip/spip.php?article412

F. et L. Lacour, Sur les pas d'Ernest Nivet dans l'Indre, oeuvres de plein-air,ChâteaurouxLes Amis d' Ernest Nivet", 1998.

Bertrand Tillier, "Les monuments aux morts d'Ernest Nivet", Berry magazine, n° 31, septembre 1994,p. 57.

Michel Maupoix et coll. , Sculptures de l'Indre, RPR et CG de l'Indre, 2011, chapitre 19 de Francesca Lacour "Ernest Nivet, un praticien de Rodin". 

Historique du monument

  • - Nom de commune (ancien, hameau)
    Éguzon
  • 1919
  • Érection 21/02/1919
    Source : Délibérations municipales

    Décision d'élever un monument aux morts et désignation d'une commission :  Allocution de M. Dauthy, Maire d’Eguzon :    « A l’ouverture de la séance ...

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    Érection 21/02/1919

    Décision d'élever un monument aux morts et désignation d'une commission : 

    Allocution de M. Dauthy, Maire d’Eguzon :

       « A l’ouverture de la séance M. Dauthy Raymond, maire d’Eguzon, a prononcé l’allocution suivante :

    ["] Après une absence de 54 mois de la Commune pour aller remplir mes devoirs de soldat de l’armée de la patrie, je tiens en reprenant mes fonctions de Maire à saluer les vaillants enfants de la Commune d’Eguzon tombés au Champ d’Honneur pour la défense du sol national et de la liberté du monde.

       Aux parents de ces héros et à ces nobles et grandes victimes de la guerre, à tous j’adresse l’expression de mes respectueux hommages et de mon admiration. Nous ne devrons jamais les oublier et au fond de nos cœurs leur souvenir doit se conserver à tout jamais. Une obligation impérieuse s’impose à nous, celle de matérialiser ce souvenir d’une façon impérissable pour que les générations futures sachent quel énorme sacrifice notre commune a supporté pour la défense de la France et quel lourd et cruel tribut a frappé les familles d’Eguzon. Ce sont les populations des campagnes qui ont donné à la Patrie le Sang de leurs enfants et qui ont été le plus éprouvées par la perte de la fleur de la jeunesse. Il faut que la trace de ce sacrifice sublime reste gravée dans le marbre. Et je vous remercie d’avoir eu déjà cette pieuse pensée en proposant l’érection d’un monument en souvenir des héros de la plus terrible épopée. Le Livre d’Or de la Commune d’Eguzon est ouvert. Les noms de ses malheureux enfants doivent y être inscrits.["]

    (…)

     

    Plaque commémorative en l’honneur des enfants d’Eguzon, morts au Champ d’Honneur - Monument :

    Sur la proposition du Maire,

    Le Conseil

    Décide : 1° qu’une plaque commémorative en l’honneur des enfants de la Commune tombés au Champ d’Honneur au cours de la guerre sera apposée dans la Mairie d’Eguzon.

    2° qu’un monument en souvenir du sacrifice de leur existence qu’ils ont fait à la France sera érigé sur un lieu public de la Commune.

    Il nomme à cet effet une commission, chargée d’étudier cette question.

    En feront partie :

                    1° M. le Maire

                    2° M.M. Bernard Alexis , Allilaire Pierre, Sabroux Louis, et Choret, conseillers municipaux.

                    3° M.M. Auguet Jean, propre à Lavaud

                                   Guyoton Eugène, --- Bougazeau

                                   Laplantine Ernest --- La Clavière

                                   Lagoutte Michel ---Péguéfier (…) »

     

    La composition de la commission sera complétée lors d'une délibérationdu 8 janvier 1920

  • 1922
  • Devis 10/01/1922
    Source : A. départementales de l'Indre 2O/070/7 et double dans les archives de la famille du sculpteur

    Devis estimatif et descriptif des arcchitectes Gaud et Grellier pour un montant de 39 842, 50 francs

  • Plan de financement 21/01/1922
    Source : Délibérations municipales

    Cette délibération clôt l'examen de plusieurs projets successifs au cours de séances précédentes :     « Le Maire expose que dans la séance du 13 novembre dernier, le ...

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    Plan de financement 21/01/1922

    Cette délibération clôt l'examen de plusieurs projets successifs au cours de séances précédentes : 

       « Le Maire expose que dans la séance du 13 novembre dernier, le Conseil avait voté une somme de trente huit mille francs pour la construction du Monument aux Enfants de la Commune d’Eguzon « Morts pour la France », sur la présentation d’un projet dressé par MM. Gau[d] et Grellier, architectes à Châteauroux et de M. Nivet, sculpteur.

       Au cours de cette séance, diverses observations avaient été faites relativement à ce premier projet, notamment en ce qui concernait ses dimensions ; elles furent transmises aux architectes.

       Un deuxième projet fut dressé par les architectes et soumis au Conseil Municipal dans sa séance du 19 décembre 1921, avec les observations de M. Nivet relatives à ce projet. Le Conseil émit différents desiderata que le Maire transmit aux architectes qui dressèrent un troisième projet après entente avec M. Nivet.

       Le Maire soumet au Conseil ce dernier projet ainsi que le devis s’élevant à la somme de trente neuf mille huit cent quarante deux francs cinquante centimes ………………………………………………………. 39 842,  50.

       Il expose qu’il y aura lieu d’ajouter aux dépenses du devis :

    1° Les honoraires des architectes qui s’élèveront à deux mille cent francs, ci …………………………2 100

    2° Pour imprévus la somme de trois mille cinquante sept francs cinquante centimes, ci ………………3057, 50

    Total : quarante cinq mille francs, ci ………………………………………………………………….45 000, 00

       Le Conseil, après examen de ces projets et devis, dressés par MM. Gaud et Grellier, architectes à Châteauroux et M. Nivet, artiste sculpteur, les approuve, faisant remarquer toutefois qu’il est indispensable d’avoir une grille artistique et dont les barreaux seraient espacés de douze centimètres au maximum.

      Demande que les travaux soient exécutés dans le plus bref délai et que le monument puisse être inauguré à l’automne prochain.

       Le Conseil autorise le Maire à passer un marché de gré à gré pour la construction de ce monument avec M. Nivet, sculpteur, demeurant à St-Denis près Châteauroux, conformément aux projets et devis présentés au Conseil, aux conditions suivantes.

       Les travaux devront être commencés au plus tard dans le délai d’un mois à partir de l’approbation de ce marché, ils devront être terminés et mis en état de réception le premier novembre mil neuf cent vingt deux[1].

      Le Cautionnement fourni par l’Entrepreneur sera de mille francs et devra être versé aux mains du Receveur Municipal de la Commune d’Eguzon dans le délai d’un mois après la signature du marché.

       Les travaux devront être exécutés sous la direction et la surveillance des architectes.

       Le traité sera à forfait moyennant la somme prévue au devis, déduction faite de la somme de seize cents francs pour la grille en fer forgé que la municipalité se réserve de faire faire, soit net trente huit mille deux cent quarante deux francs cinquante centimes.

       Le paiement final ne sera soldé que sur le vu des procès verbaux de réception accompagnés de l’état ou certificat délivré par le Maire des acomptes payés et après que le décompte aura été approuvé par M. le Préfet.

       L’Entrepreneur et ses ouvriers devront être assurés contre les accidents.

       Les frais de timbre, d’enregistrement et d’expédition auxquels ce marché donnera lieu seront à la charge de l’entrepreneur. »

     

    « Le Conseil autorise le Maire à faire une avance de six mille francs à M. Nivet, à prélever sur l’article 48 du budget additionnel de 1921 dès que le marché degré à gré sera approuvé par M. Le Préfet de l’Indre et ce afin de faire face aux premières dépenses. »

     

    [1] manuscrit

  • Approbation Préfecture 27/01/1922
    Source : Archives communales d'Eguzon

    Décret du président de la République approuvant l'érection du monument. 

  • Marché de gré à gré 01/02/1922
    Source : Archives communales d'Eguzon et double dans les archives de la famille du sculpteur

    Marché de gré à gré entre le maire d'Eguzon, Raymond Dauthy et le sculpteur Ernest Nivet. Ce dernier rétrocèdera le 8 avril suivant à M. Chantereine, entrepreneur à Cuzion, l'essentiel ...

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    Marché de gré à gré 01/02/1922

    Marché de gré à gré entre le maire d'Eguzon, Raymond Dauthy et le sculpteur Ernest Nivet. Ce dernier rétrocèdera le 8 avril suivant à M. Chantereine, entrepreneur à Cuzion, l'essentiel des travaux, à l'exception de la statue, de la décoration et de la gravure. 

  • Délibérations Conseil municipal 06/08/1922
    Source : Archives communales d'Eguzon

    Mise en place d'une grille d'entourage :  Marché de gré à gré pour la grille du monument : « Le Maire expose que pour la grille ...

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    Délibérations Conseil municipal 06/08/1922

    Mise en place d'une grille d'entourage : 

    Marché de gré à gré pour la grille du monument :

    « Le Maire expose que pour la grille du monument aux Morts, il avait demandé à un ouvrier de la Commune ses prix pour la construction de cette grille. Le prix demandé a été de 180 francs par mètre, soit pour 32 mètres 5 760 francs.

       Il a fait des démarches par ailleurs et a trouvé le prix de123f 75 par mètre, fait par M. Méniot, entrepreneur de serrurerie à Châteauroux, commun des architectes chargés de la construction du monument et qui, d’après ces derniers, offre toutes garanties.

       Il dépose sur le bureau du Conseil le plan de cette grille[1] et le devis.

       Et il soumet au Conseil un marché de gré à gré entre le Maire de la Commune d’Eguzon et M. Méniot Alcide Alphonse, entrepreneur de serrurerie à Châteauroux, rue Petite du Palan n° 2.

       Ce marché de gré à gré est ainsi conçu :

       Article 1er.  M. Méniot s’engage à exécuter conformément aux plans et devis dressés par MM. Gaud et Grellier, architectes à Châteauroux, la grille en fer forgé entourant le monument aux morts pour la France de la Commue d’Eguzon qui sera élevé sur la place publique d’Eguzon.

       Article 2. Ce travail devra être terminé et la grille mise en place, en état de réception, le vingt cinq octobre mil neuf cent vingt deux, sous peine d’une réduction de 15f par jour de retard.

       Article 3. Cette grille sera en fer forgé avec appliques de cuivre et motifs, 1 porte avec serrure au milieu, d’après les plans dressés par MM. Gaud et Grellier, dont M. Méniot déclare avoir pris connaissance, et auraune longueur de trente-deux mètres.

      Elle sera exécutée et placée sous la direction des architectes.

       La pose et le scellement seront effectués par M. Méniot qui devra donner également une couche de minium.

       Article 4. Le présent marché est conclu à forfait moyennant un prix à raison de cent vingt trois francs soixante centimes le mètre linéaire, soit pour trente deux mètres, trois mille neuf cent soixante francs.

       Article 5. Aucun cautionnement ne sera exigé de la part de l’entrepreneur.

       Le paiement en sera effectué après la réception définitive par les architectes, sur le vu du procès verbal de réception, et après que le décompte du travail aura été approuvé par M. le Préfet.

       Article 6. Les frais de timbres, d’enregistrement, d’expédition aux quels ce marché donnera lieu seront à la charge de M. Méniot.

       Article 7. Le présent marché ne sera définitif et ne pourra recevoir son exécution qu’après avoir été approuvé par M. le Préfet.

       Le Conseil approuve les devis et plan de la grille du monument ainsi que le marché de gré à gré qui sera passé par M. le Maire à cet effet conformément au libellé ci-dessus. »

     

    [1] En annexe

  • 1923
  • Inauguration 13/08/1923
  • Inauguration - Presse 14/08/1923
    Source : Le Centre Républicain

    Le Centre Républicain, 13-14 août 1923 Article de P. Mellottée :  Bella matribus detestata    Au milieu d’une foule considérable et ...

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    Inauguration - Presse 14/08/1923

    Le Centre Républicain, 13-14 août 1923

    Article de P. Mellottée : 

    Bella matribus detestata

       Au milieu d’une foule considérable et recueilli a été inauguré, hier, le monument aux morts de la commune d’Eguzon.

       Rarement une cérémonie ne fut aussi émouvante.

       Le monument de notre grand sculpteur Nivet est un morceau de premier ordre.

       Un soldat, un poilu qui revient du front et qui a pu se sauver de l’effroyable fournaise s’accoude au frontispice où sont gravés les noms des camarades de sa commune ; il s’arrête en pensant à ceux qui ne sont plus. Ah ! qu’il est surpris, car Eguzon a fourni un contingent exceptionnel à la Patrie et à la mort. 89 camarades, vingt pour cent de ceux qui sont partis …

       Le sculpteur Nivet a admirablement rendu l’impression de tristesse, de résignation, de volonté, de souvenir, et c’est certainement une des meilleures compositions qu’il ait jamais exécutée.

       A onze heures, la cérémonie commença. Présidée par notre sympathique sénateur Ratier, vice-président du Sénat, entouré de Raymond Dauthy, maire d’Eguzon, conseiller général, de MM. Cosnier, sénateur, président du conseil général, de M. Leglos, sénateur, et Bénazet, député de l’Indre, et des conseillers municipaux d’Eguzon.

       M. Dauthy, dans un magistral discours que nous reproduirons demain intégralement, remit le monument à la garde des habitants et avec l’émotion poignante d’un poilu qui a fait lui-même la guerre, il retrace la lutte affreuse vécue là-bas, et aussi, hélas, la tristesse de la paix qui trahit la pensée des combattants.

       Puis c’est M. Gay, secrétaire général des combattants et mutilés qui rappelle l’effort prodigieux de ceux dont on honore aujourd’hui les noms. Puis, M. Leglos, Cosnier, chacun avec leur talent et surtout leur cœur adressent leur hommage à ces enfants du pays et recherchent dans la guerre la leçon de l’avenir, et M. Bénazet, notre sympathique député a une expression singulièrement frappante, quand il montre qu’aujourd’hui même par les nouvelles qu’il vient de recevoir de Berlin, l’Allemagne semble plier définitivement le genou. Nos morts ne sont pas morts en vain.

       M. Ratier, dans une émouvante improvisation parle le dernier, et avec la sûreté de vue qui fait la dignité de sa belle carrière politique,  nous retrace les enseignements que nous devons retirer de la situation actuelle.

       En intermède, au milieu de ces discours, le chœur des jeunes filles des écoles se fait entendre et deux enfants des écoles, un garçon et une fillette viennent dire une ode à ceux qui ne sont plus, puis déposent des fleurs.

       Cérémonie vraiment touchante d’un bout à l’autre et l’on comprend l’émotion du maire, M. Dauthy, qui ne peut retenir ses larmes.

       Avant de se retirer, le maire lit les excuses de ceux qui n’ont pas pu venir, parmi lesquelles (sic) nous retenons le nom de M. Le Fèvre, député de l’Indre.

       Parmi les assistants, la plupart des maires et conseillers d’arrondissement du canton, citons au hasard MM Firmin Auclair, conseiller général ; Pathé, maire de Celon ; Simonnet, conseiller d’arrondissement d’Aigurande ; Pacaud, maire du Pin ; Lebrun, maire de Saint-Plantaire ; Pérusseau Léon, Léipert, Gaston Treignier, maire de Crozant, ancien député de la Creuse ; Lionel Nastorg, le sculpteur Nivet, le peintre Adam, Allély, Touraine, Génevoix, Paul Mellottée, conseiller d’arrondissement, directeur du Centre Répubicain.

       Après la cérémonie, un déjeuner fut excellemment servi au Chêne-Vert par M. Mathé.

       Rappelons en terminant que la grille qui entoure le monument est du grand ferronnier d’art de Châteauroux, M. Méniot, qui peut être fier du travail qu’il vient d’exécuter.

       Les architectes du monument sont MM. Gaud et Grellier, qui ont su admirablement mettre en valeur l’oeuvre de Nivet par un rehaussement du monument qui en fait un ensemble d’art parfait.

       L’entrepreneur, M. Chantereine, auquel nous adressons aussi tous nos compliments.

  • 1933
  • Rénovation 05/06/1933
    Source : Délibérations municipales

    Projet de retaille des dalles et marches etde  pose d'une plaque en marmorite/ opaline sur la stèle , les noms des morts étant devenus peu lisibles du fait du ruissellement. ...

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    Rénovation 05/06/1933

    Projet de retaille des dalles et marches etde  pose d'une plaque en marmorite/ opaline sur la stèle , les noms des morts étant devenus peu lisibles du fait du ruissellement. Ce travail sera accompli par M. Villeneuve. 

  • 2014
  • Rénovation 11/11/2014
    Source : La Nouvelle République

    http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre/Communes/%C3%89guzon-Chant%C3%B4me/n/Contenus/Articles/2014/11/19/Le-monument-aux-morts-restaure-2122536 La commémoration du 11 Novembre a été l'occasion, pour les habitants d'Éguzon, de découvrir la restauration du monument aux morts. L'entreprise avait été confiée à Marc Cioffi, ...

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    Rénovation 11/11/2014

    http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre/Communes/%C3%89guzon-Chant%C3%B4me/n/Contenus/Articles/2014/11/19/Le-monument-aux-morts-restaure-2122536

    La commémoration du 11 Novembre a été l'occasion, pour les habitants d'Éguzon, de découvrir la restauration du monument aux morts. L'entreprise avait été confiée à Marc Cioffi, architecte du Patrimoine, et Didier Fauguet, sculpteur sur pierre. Les travaux, qui avaient commencé cet été, ont donc été achevés à temps.

    Les noms de quatre-vingt-neuf Éguzonnais morts pour la France sont inscrits sur ce monument. « La Grande Guerre a enlevé 30 % à 40 % d'une génération d'hommes », a rappelé Jean-Claude Blin, maire d'Eguzon, en présentant les travaux, dont la peinture sera terminée prochainement.
    Le monument aux morts d'Éguzon avait été inauguré en août 1923. Il avait été réalisé, sur un thème pacifiste, par le sculpteur berrichon, Ernest Nivet. Jean-Paul Thibaudeau, président de l'Aspharesd, en a résumé l'histoire, qui sera développée lors d'une conférence, fin novembre, sur le thème Deuil individuel, et deuil collectif, sens et symboles de nos monuments aux morts 1918 -1924.

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Localisation

Place

Le monument aux morts d'Éguzon se dresse place de la République, à la croisée de plusieurs routes départementales, dans le voisinage immédiat de l'église et de la mairie.