À Lesquin, grâce aux collégiens de Monod, huit Poilus seront ajoutés au monument aux morts
Depuis plus d’un an, les collégiens de l’option citoyenneté défense enquêtent sur la trace de huit Poilus lesquinois, des soldats de la Première Guerre mondiale dont le nom n’apparaît pas sur le monument aux morts. Grâce aux jeunes, ces militaires seront honorés le 11 novembre.
Ils s’appellent Jean-Baptiste, Albert, Charles, Lucien, Désiré, Émile. Dans les tranchées de Verdun, sur les champs de bataille de la Marne, ils ont sacrifié leur vie qui commençait à peine pour leur patrie. Mais ils n’ont jamais eu la reconnaissance qui leur était due dans la commune qui les a vus naître.
ls s’appellent Romane, Célia, Violine, Quentin. Ils ont 15 ans et mènent l’enquête depuis un an pour rendre à ces Poilus l’hommage qu’ils méritent. Le projet a démarré dans leur classe, au collège Monod, au sein de l’option citoyenneté défense. Mais il les a emmenés beaucoup plus loin pour retrouver la trace de ces huit soldats qui avaient disparu des radars lesquinois.
« En fait, expliquent Virginie Delobel et Virginie Delbaere, professeures d’histoire-géographie qui encadrent le projet, ces soldats n’habitaient plus Lesquin lorsqu’ils sont morts. Leurs noms figurent sur des monuments aux morts d’autres communes. » « C’est un habitant qui nous l’a signalé et a demandé à ce qu’ils soient mentionnés ici », précise Nathalie Meyer, conseillère municipale et correspondante Défense de la commune.
Des lettres lues le 11 novembre
C’est aux archives départementales que le petit groupe a trouvé les premiers éléments nécessaires à ce travail de mémoire. Il a fallu éplucher minutieusement une pile de documents qui se sont révélés très instructifs. « Nous avons pu voir où ils se trouvaient pendant la guerre, dans quel régiment et où ils ont été tués », résume Romane. Les informations rapportées ont aussi permis de comprendre comment vivaient les soldats lors du conflit et les émotions qui les submergeaient parfois. « Nous avons écrit des lettres de Poilus en nous inspirant de ce que nous avons pu lire », reprend Romane.
« Ça leur a demandé un sacré travail, autant sur la forme que sur le fond », précise Mme Delobel. Parce qu’un jeune soldat de la Première Guerre mondiale, parfois à peine sorti de l’adolescence, ne s’exprimait pas comme un ado du XXIe siècle. Les collégiens ont donc retranscrit, avec leur plus belle plume, ces courriers poignants qui seront lus le 11 novembre au pied du monument aux morts. C’est là qu’une plaque sera dévoilée, avec les noms des huit Poilus lesquinois, désormais de retour à la maison.
Qui sont-ils?
Jean-Baptiste Émile Colson, né le 3 juillet 1884 à Lesquin, décédé le 9 mars 1916 à Bras (Meuse), secteur de Verdun.
Albert Henri Delemer, né le 19 août 1886 à Lesquin, décédé le 3 septembre 1916 à Crètes Violettes (Grèce).
Charles Désiré Devendeville, né le 8 mars 1882 à Lesquin, décédé le 19 septembre 1914 à Reims (Marne).
Jean-Baptiste Fromont, né le 16 février 1879 à Lesquin, décédé le 29 août 1914 à Maubeuge.
Jean-Baptiste Lefebvre, né le 15 août 1894 à Lesquin, décédé le 1er mars 1915 à Minaucourt (Marne).
Lucien Jules Sotier, né le 5 avril 1893 à Lesquin, décédé le 30 septembre 1916 à Le Forest (Somme).
Désiré Éloi Henri Spriet, né le 20 décembre 1890 à Lesquin, décédé le 11 février 1932 à Lesquin.
Émile Verriest, né le 15 mars 1891 à Lesquin, décédé le 1er septembre 1914 à Entre Deux Eaux (Vosges).
Leurs noms seront écrits sur une plaque qui sera dévoilée lors de la cérémonie du 11 novembre à 11 h 30 au monument aux morts.