France (Creuse) La-Forêt-du-Temple (23360)

Conflits commémorés
  • 1914-18
  • Monument communal
dernière mise à jour le 05/09/2022

Description du monument

Caractéristiques

  • Structure
    • Pilier commémoratif
      • Obélisque sur socle
  • Ornementation végétale
    • Feuille(s)
      • Feuille(s) de Laurier et Feuille(s) de Chêne
    • Palme(s)
      • Palmes entrecroisées
  • Décorations militaires
    • Croix de Guerre
  • Autres éléments
    • Entourages
      • Entourage Grilles
Il est constitué d'une stèle de granite posée sur un socle à double assise. Sur la face principale il est inscrit « aux héros de la Forêt-du-Temple morts pour la patrie ».
Les noms des vingt-cinq victimes sont inscrits sur les faces latérales.
Mais sur la face cachée du monument figure le nom d’Emma Bujardet suivi de l’épitaphe « morte de chagrin ».
C'est à la demande de Jean-Baptiste Alexandre Bujardet, son mari, que cette inscription sera réalisée.
Il conditionne son don à l'inscription de celui de sa femme, morte de chagrin, à la suite de la perte de trois fils pendant cette guerre.

Matériaux

Granite

Economie

Prix

15 500 francs

Souscription

4 990,80 francs

Subvention Etat

100 francs

Dons particuliers

10 400 francs

Inscriptions présentes sur le monument

AUX HÉROS
DE
LA FORÊT DU TEMPLE
MORTS
POUR LA PATRIE
1914-1918


À EUX L'IMMORTALITÉ
À NOUS LE SOUVENIR

Les morts

Côté gauche
LAMY Ernest
VALEIX Marcel
CHICAUD Octave
MERCIER Ernest
MICHEL Camille
NICOLET Ernest
TRIBET Alexandre
DELAUME François
LANDNRE Alexandre
DAGOIS J. Baptiste
AUSSANNAIRE Remi
JOUILLETON Ferdinand
Docteur BICHATON Chevalier de la Légion d'honneur
-----
Côté droit
AUGRAS Paul
RONDEAU Henri
AUCLAIR Joseph
DESPECHE Émile
PLASSAT Armand
PEYNIN Fernand
PEYNIN Alexandre
DALLOT Alexandre
DALLOT Dominique
DESFOUGERES Georges
BICHATON Émile
LANORD France Officier du Génie, Chevalier de la Légion d'honneur
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Arrière
BUJARDET Marcel de Paris - sous-officier d'Infanterie 1818 - FIls de Francis BUJARDET né en 1852 La-Forêt-du-Temple
BUJARDET Fernand - Ingénieur Artiste Peintre Armée Auxilaire 1915
BUJARDET René - Lieutenant de Chasseurs à Pied 1916
BUJARDET Maurice - sous-officier d'Artillerie 1917
Emma BUJARDET morte de chagrin 1917 femme et fils de Alexandre BUJARDET né en 1857 à La-Forêt-du-Temple

Historique du monument

  • 1919
  • Comité d'érection 28/11/1919
    Source : Conseil municipal
    • souscription
  • 1922
  • Courriers divers 21/01/1922

    Dans une lettre adressée au maire de La Forêt du Temple, le 21 janvier 1922, Félix Dubreuil, président de l’association des Anciens combattants de la Creuse, signalait "...l’émoi causé dans ...

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    Courriers divers 21/01/1922

    Dans une lettre adressée au maire de La Forêt du Temple, le 21 janvier 1922, Félix Dubreuil, président de l’association des Anciens combattants de la Creuse, signalait "...l’émoi causé dans le monde des Anciens combattants par l’inscription du nom d’une femme, sur un monument réservé et élevé à la mémoire des enfants morts pour la France" (derniers mots soulignés trois fois). "Je ne pense pas que malgré tout le mérite qui peut être attribué à la dame en question, elle puisse mériter ce titre glorieux", poursuivait Félix Dubreuil, conseillant à la commune de témoigner sa reconnaissance à Emma Bujardet par une plaque apposée à la mairie.

  • Inauguration 25/05/1922
  • 2014
  • Presse 10/11/2014
    Source : La Montagne

    Il est remarquable car il porte le nom d'une mère morte de chagrin en 1917 suite à la mort de ses trois fils tués par cette guerre. Le monument a ...

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    Presse 10/11/2014

    Il est remarquable car il porte le nom d'une mère morte de chagrin en 1917 suite à la mort de ses trois fils tués par cette guerre. Le monument a été payé en majeure partie par son époux et père des trois fils tués.

  • 2022
  • Presse 04/09/2022
    Source : La Montagne

    La Montagne,  Le monument aux morts de Gentioux, avec son écolier maudissant la guerre, poing dressé vers le ciel, est le plus connu de ceux de la Creuse. ...

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    Presse 04/09/2022
    La Montagne
    Le monument aux morts de Gentioux, avec son écolier maudissant la guerre, poing dressé vers le ciel, est le plus connu de ceux de la Creuse.
    Mais celui de La Forêt du Temple ne lui cède rien quant à la dénonciation du conflit de 1914-1918 qui coûta la vie à plus de 10.000 Creusois.
    Gravé dans son granit bleu, le nom d’Emma Bujardet témoigne de la douleur d’une mère, morte de chagrin, après que la guerre lui a pris ses trois fils.

    Une somme insuffisante
    Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la municipalité de La Forêt-du-Temple décida d’ériger un monument à la mémoire de ses enfants tombés au champ d’honneur. Bien que 98 personnes ayant donné de un à mille francs, la souscription lancée par la municipalité rapporta 4.990,80 francs, somme hélas insuffisante. Le maire, Silvain Peynin, fut alors contacté par Alexandre Bujardet.
    Né dans la commune en 1857 (mais le bulletin n° 9 du C.G.H.M.L. indique Mortroux, le 31 octobre) puis « monté » à Paris comme tant de ses compatriotes, Jean-Baptiste (prénom d’état-civil), dit Alexandre, avait réussi sa vie professionnelle en créant une fabrique de produits chimiques prospère et aussi sa vie personnelle, en épousant le 10 mars 1883, Emma, Marie, Antonia Guillot, née le 10 décembre 1855 à Paris, fille d’un maître maçon originaire de Saint-Sulpice-le-Donzeil (Creuse), veuve de son frère aîné François Bujardet, dont elle avait un fils, Fernand François Alexis, né le 27 novembre 1876 à Paris.

    Tués à la guerre
    Emma et Jean-Baptiste auront deux enfants, Maurice Gaston, né le 8 septembre 1886 à Saint-Mandé et René Edmond, né le 13 novembre 1889 à Fontenay-sous-Bois. Mais la guerre allait lui ravir son beau-fils Fernand, qui servait dans l’armée auxiliaire, en 1915 et ses fils, René, lieutenant au 56 e bataillon de chasseurs à pied, tué à Marcelcave (Somme) le 12 juillet 1916 et Maurice, maréchal des logis au 30 e régiment d’Artillerie, mort à Les Souhesmes (Meuse), le 27 mars 1916. Emma, leur mère, minée par le chagrin d’avoir perdu ses enfants, mourut en 1917.
    A. Bujardet proposa de faire don à la commune de La Forêt-du-Temple de mille francs de rente dont les arrérages portant le nom de « Fondation Emma Bujardet » serviraient à entretenir le monument aux morts, à verser une allocation aux orphelins de guerre, nés et vivant dans la commune, âgés de moins de 16 ans pour les garçons et 18 ans pour les filles et, lorsqu’il n’y aura plus d’orphelins, aux anciens combattants nés et vivant dans la commune.

    « Morte de chagrin »
    Il demanda aussi que le nom de son épouse figure sur le monument avec la mention « morte de chagrin », à côté de ceux de ses fils et de son neveu, Marcel, également tué à l’ennemi. Consultés par le maire, tous les souscripteurs acceptèrent ces conditions sauf un, Alexandre Aurousseau.
    Le 28 février 1921, Me Philippot, notaire à Paris, enregistra l’acte créant la fondation. A. Bujardet confia l’exécution du monument à Hippolyte Chenet, entrepreneur à Crozant ; la sculpture à un artiste castelroussin, Néret et les grilles à Auguste Auclair, forgeron à La Forêt-du-Temple. Soucieux des deniers de ses concitoyens et des siens, il discutera les prix, obtenant des rabais.

    L'émoi des anciens combattants
    Le 21 janvier 1922, S. Peynin, le maire, reçut une lettre de Félix Dubreuil, président des Anciens combattants de la Creuse, faisant part de «… l’émoi causé dans le monde des Anciens combattants par l’inscription du nom d’une femme sur un monument élevé à la mémoire des enfants morts pour la France (souligné trois fois). Je ne crois pas que malgré tout le mérite qui peut être attribué à la dame en question, elle puisse mériter ce titre glorieux ».
    L’édile répondit que l’inscription, « Emma Bujardet, morte de chagrin », figurant sur la face postérieure du monument, répondait à la volonté des habitants de la commune. Inauguré le 25 mai 1922 par le préfet de la Creuse, ce monument reste unique en France, bien que des noms de femmes, d’infirmières tuées aux côtés des « poilus », aient été ajoutés sur d’autres.