France (Indre) Issoudun (36100)

Conflits commémorés
  • 1870-71
  • 1914-18
  • 1939-45
  • Indochine (46-54)
  • AFN-Algérie (54-62)
  • Monument d'arrondissement
informations déposées par Lucien Lacour dernière mise à jour le 28/04/2020

Description du monument

Caractéristiques

  • Types de sculpture
    • Ronde-bosse
  • Statuaires - Soldats
    • Soldats morts
      • Soldat mort
  • Statuaires - Ensemble
    • Groupe
  • Ornementation civile
    • Drapeau(x)
L'élément principal du monument est un groupe sculpté adossé à une pyramide et supporté par un socle de plan carré à la base et demi-circulaire en élévation. La partie haute de ce socle porte une moulure. 
   Toute description du groupe sculpté suggère une interprétation. Pour rester neutre dans le cadre de cette base de données, nous préférons reproduire la première description du projet dans la presse en 1909 ( article non signé du Journal du Centre, 15 octobre 1909) : elle témoigne du regard porté à cette époque. 
 "(…) Le sujet, d’une violente nouveauté, représente une femme affolée en présence du cadavre de son fils tué à l’ennemi, la mère de famille qui hurle à la fois son désespoir maternel et vengeance pour son enfant mort. Les deux personnages, saisissants de vérité, sont enveloppés dans les plis d’un drapeau déployé qui symbolise la Patrie pour laquelle s’est dévoué le soldat.    Le Monument est adossé à une pyramide sur laquelle sont gravées les inscriptions commémoratives. Le corps du soldat entièrement nu est un morceau de sculpture remarquable et, de l’ensemble de l’œuvre, se dégage une poignante impression de vigueur et de beauté, devant la face convulsée de la femme et le masque du mort touché par l’éternelle sérénité…"
   Par la suite et à la demande des commanditaires, le sculpteur a renoncé à laisser le soldat nu : une bande de tissu lui ceint les reins.  

Matériaux

La brochure publiée au moment de l'inauguration indique qu'il s'agit de "pierres du Poitou".
Connaissant les habitudes du sculpteur on peut préciser qu'il s'agit vraisemblablement de pierre calcaire de Chauvigny, pour le socle et la pyramide, et de pierre calcaire (plus fin) de Lavoux pour le groupe sculpté. 

Economie

Prix

c. 7 000 francs

Souscription

6 540, 45 francs

Subvention commune

100 francs

Subvention Etat

1 000 francs

Commentaires (économie)
 La comptabilité relative à l'érection du monument n'a pas été conservée, les archives des sociétés concernées ayant disparu ; aucun devis ne figure non plus dans les archives du sculpteur et on ne sait donc pas combien il a touché pour son travail. 
Le chiffre donné ci-dessus pour la souscription est le montant atteint à la date du 7 mai 1911 (Jounal du Dépatement de l'Indre et Journal d'Issoudun du 11 mai 1911 : compte rendu de la réunion des vétérans). Les journaux locaux avaient publié très régulièrement des listes de souscripteurs et des montants partiels depis 1909. Il semble que la somme récoltée ne suffisait pas alors à régler les frais supplémentaires (grille et sa bordure de pierre pour 1 000 francs ; gravure de la plaque principale pour 100 francs). C'est un peu plus tard que l'administration des beaux-arts sollicitée consentit à une subvention de 1 000 francs (Journal dIssoudun du 13 août 1911).  

Commentaires

A l'origine le monument était protégé par une grille en fer portée sur une bordure en pierre de Saint-Florent (très apparente sur des photos ou cartes postales anciennes). Comme dans de très nombreux cas analogues, la grille a disparu à une époque inconnue. Aujourd'hui on accède au monument par une allée dallée bordée de massifs de fleurs et le monument est encadré par de grands ifs.

Inscriptions présentes sur le monument

Plus haut, la pyramide porte l'inscription dédicatoire, également en capitales :
AUX ENFANTS
de
L'ARRONDISSEMENT
D'ISSOUDUN
MORTS
POUR LA PATRIE

Au revers de la pyramide une autre inscription en capitales précise :
MONUMENT ÉLEVÉ PAR SOUSCRIPTION
AVEC LE CONCOURS DES SOCIÉTÉS DES
ANCIENS COMBATTANTS DE 1870-1871
DES VÉTÉRANS DES ARMÉES DE TERRE
ET DE MER ET DU SOUVENIR FRANCAIS
INAUGURÉ LE 17 SEPT 1911

À LA MÉMOIRE
DES MORTS DE LA GUERRE 1914-1918
DES MORTS DE LA GUERRE 1939-1945
DES MORTS DES GUERRES
D'INDOCHINE ET D'ALGÉRIE
LA VILLE D'ISSOUDUN RECONNAISSANTE

Sur la face principale, à la base même du groupe, au dessus de la moulure on peut lire en capitales :
LES GUERRES EN HORREUR AUX MÈRES 
(traduction de la formule du poète latin Horace : "Bella matribus detestata" (Carmina, I, 1, v. 24-25). 

Les morts

Ce monument est à l'origine un monument aux morts de 1870-1871, mais ne comporte pas les noms des morts de cette guerre. Leur liste a été publiée en première page de l'Echo des Marchés du 14 septembre 1911 et reproduite dans la brochure publiée à l'occasion de l'inauguration. Elle figurait antérieurement sur le monument départemental érigé à Châteauroux.   
Par ailleurs, de part et d'autre de l'allée conduisant au monument des plaques, ont été apposées qui donnent les listes des morts de 1914-1918, de 1939-1945, de la Résistance, des guerres d'Indochine et d'Algérie, d'Issoudun (19 juin 1940, 10 juin et 15 juillet 1944). Certaines cartes actuelles d'Issoudun interprètent l'ensemble du lieu comme un "parc commémoratif". Le monument aux morts de la guerre de 1914-1918 érigé au lendemain de la Grande Guerre est situé dans l'enceinte du cimetière et se prête mal aux cérémonies de grande ampleur, d'où la préférence donnée à celui de la place de Vouet lors des manifestations officielles. 

Elle ne figure pas sur le monument (voir plus haut)

Pas de noms
Pas de noms
Pas de noms
Pas de noms

Sources / Bibliographies / Sites Internet

On trouvera un historique succinct, une analyse du groupe sculpté et sa réception par l'opinion dans :  Francesca et Lucien LACOUR, Ernest Nivet (1871-1948) – Vie et destinée d’un praticien de Rodin, La Geneytouse, Lucien Souny, 2018.

Historique du monument

  • 1909
  • Délibérations Conseil municipal 21/02/1909
    Source : Registre des délibérations municipales

    Examen d'une lettre demandant un emplacement pour un monument au cimetière :  « M. le Maire : J’ai reçu dans le courant de janvier la lettre suivante : ...

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    Délibérations Conseil municipal 21/02/1909

    Examen d'une lettre demandant un emplacement pour un monument au cimetière : 

    « M. le Maire : J’ai reçu dans le courant de janvier la lettre suivante :

    “Sur tous les points de notre territoire, la reconnaissance publique a immortalisé par le bronze et le marbre le courage des Enfants morts pour la patrie. Issoudun seul fait exception à la règle. Il y a là une lacune que la 1628e section des Vétérans des armées de terre et de mer et la Société des anciens combattants de 1870-71 croient de leur devoir de combler.

    Au nom de ces deux sociétés dont nous sommes les représentants, nous venons donc vous demander de nous accorder au cimetière d’Issoudun la concession à perpétuité d’un emplacement sur lequel nous édifierons grâce aux dons que nous recevrons et aux subventions qui nous seront données un monument destiné à perpétuer le souvenir de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la grandeur de leur pays. Les paroles s’envolent, les écrits restent. Plus durables encore que les écrits, les monuments sont des témoins impérissables et fidèles. / Signé Le Président de la 1628e section des Vétérans L. Lefebvre – Le Président de la Société des Combattants de 1870-71 V. Coudereau.” »

     

    Le Conseil municipal décide d’accorder l’emplacement demandé et nomme une sous-commission de quatre membres (MM Liger, Roche, Carcat et Couturier) chargée de s’entendre avec les sociétés concernés.

  • Comité d'érection 07/03/1909
    Source : Journal d'Issoudun, 11 mars 1909

    «    Monument élevé à la mémoire des soldats morts pour la Patrie.    Dimanche, dans la salle de la Mairie a eu lieu la réunion des Anciens ...

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    Comité d'érection 07/03/1909

    «    Monument élevé à la mémoire des soldats morts pour la Patrie.

       Dimanche, dans la salle de la Mairie a eu lieu la réunion des Anciens Combattants et des Vétérans.

       Les membres de la première de ces sociétés ont décidé de souscrire une somme de 500 francs pour l’érection du monument qui doit être élevé à Issoudun en l’honneur des soldats morts pour la Patrie.

      Les Vétérans se sont ensuite joints aux Combattants et la séance a continué sous la présidence de M. Léon Lefebvre. Ce dernier a tout d’abord remercié la Société des Combattants de la souscription qu’elle venait de consentir puis, rappelant dans quelles circonstances il avait pris l’engagement de faire tous ses efforts pour arriver à glorifier par un monument au souvenir ceux qui s’étaient dévoués pour la Patrie, il a déclaré que le moment était venu de tenir sa promesse.

        Il a expliqué qu’un Comité d’honneur et un Comité d’action étaient sur le point d’être formés et il a prié les membres des deux Sociétés de désigner parmi eux des camarades qui voudraient bien se charger d’aller en ville solliciter l’offrande des habitants.

       Un certain nombre de Combattants et de Vétérans ont accepté cette fonction et il a été décidé que d’ici quelques jours les quêtes commenceront.

       Nous sommes convaincus que les Issoldunois feront bon accueil aux dévoués quêteurs et que tout le monde aura à cœur de participer à la réussite du monument projeté. »

  • Souscriptions 20/03/1909
    Source : Echo des Marchés du Centre, 21 mars 1909

    Liste des membres des comités d'honneur et d'action. Répartition des quêteurs par quartiers

  • Quêtes/Dons/Tombola/Ventes diverses 20/03/1909
    Source : Echo des Marchés du Centre, 21 mars 1909

    Cration d'un comité d'honneur, d'un comité d'action et répartition des quêteurs par quartiers. 

  • Souscriptions 28/03/1909
    Source : Echo des Marchés du Centre, 28 mars 1909

    Publication de la première liste de souscripteurs : elle sera suivie dans le même journal de dix autres listes jusqu'au 24 octobre 1909. On trouve également ses listes dans le Journal ...

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    Souscriptions 28/03/1909
    Publication de la première liste de souscripteurs : elle sera suivie dans le même journal de dix autres listes jusqu'au 24 octobre 1909. On trouve également ses listes dans le Journal d'Issoudun, sensiblement aux mêmes dates.  
  • Subvention 12/06/1909
    Source : Registre des délibérations municipales

    Comme suite à la séance du 21 février, les sociétés qui ont eu l‘initiative de la démarche ont créé un comité d’honneur et un comité d’action ; des citoyens dévoués ont ...

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    Subvention 12/06/1909
    Comme suite à la séance du 21 février, les sociétés qui ont eu l‘initiative de la démarche ont créé un comité d’honneur et un comité d’action ; des citoyens dévoués ont pris en charge les quêtes auprès de la population. Une demande de subvention est présentée au conseil municipal qui en débat, le maire proposant tout d’abord 100 francs.

    « Malgré une lettre injurieuse pour le Conseil municipal publiée le 28 mars dernier, le succès de la souscription a été complet. Alors que les organisateurs n’espéraient pas plus de 1 200 à 1 500 francs, la souscription a dépassé aujourd’hui 6 000 francs. Il y a plus de 1 200 familles souscripteurs à Issoudun et ce n’est pas fini, sans compter le sérieux appoint que toutes les petites villes environnantes et les campagnes ont tenu à apporter. Les opinions les plus diverses allant du rouge le plus vif au blanc le plus immaculé se sont rencontrées dans une alliance commune de respect dû aux morts pour la Patrie. »

    Le Conseil municipal vote une subvention de 100 francs par 17 oui contre 5 non.  


     
  • Comité d'érection 30/06/1909
    Source : Echo des Marchés du Centre, 4 juillet 1909

    Réunion du Comité du monument, le 30 juin, à 8 heures ½ à la mairie sous la présidence de M.  Emile Rion, sous préfet. : « Plusieurs membres voudraient ...

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    Comité d'érection 30/06/1909
    Réunion du Comité du monument, le 30 juin, à 8 heures ½ à la mairie sous la présidence de M.  Emile Rion, sous préfet. :

    « Plusieurs membres voudraient que les concurrents fournissent deux maquettes, dont l’une représenterait une allégorie patriotique et l’autre un soldat dans l’attitude de la défensive ; d’autres membres sont d’avis qu’une maquette est suffisante. Après cet échange d e vues, le Comité décide de s’adresser à tous les artistes berrichons ou habitant le Berry, lesquels devront adresser une maquette représentant une allégorie patriotique. M. Riom est d’avis de donner une devise qui servirait au sculpteur pour composer son sujet. M. Liger est d’une opinion contraire car il ne voudrait pas museler les artistes. M. Léon Lefebvre indique la formule suivante : « Nous voulons symboliser les enfants de l’arrondissement d’Issoudun morts pour la Patrie » et que cela devrait suffire pour que le sculpteur s’ingénie à faire quelque chose de très beau. M. Guilpin (maire d’Issoudun) manifeste dans ce sens. En conséquence, le Comité décide qu’aucun sujet ne sera imposé à celui qui sera chargé de l’exécution du monument. »

    Lors de la même réunion on discute de l’emplacement souhaitable, l’idée du cimetière précédemment évoquée étant rejetée. Un vote donne 15 voix pour la place de la République et 6 voix pour la place de Vouet.
  • Cahier des Charges 08/07/1909
    Source : Presse locale

    Écho des Marchés du Centre,  Journal d’Issoudun, Journal du Département, Journal du Centre  du 11 juillet 1909 : publication d'un appel aux artistes berrichons, énonçant les conditions du concours de projets ...

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    Cahier des Charges 08/07/1909
    Écho des Marchés du Centre,  Journal d’Issoudun, Journal du Département, Journal du Centre  du 11 juillet 1909 : publication d'un appel aux artistes berrichons, énonçant les conditions du concours de projets lancé par le comité.  
  • Projet(s) 14/10/1909
    Source : Echo des Marchés du Centre, 17 octobre 1909

    Photos des maquettes en concurrence et annonce du résultat du concours :  « Le Comité du monument à la glorification des mots pour la Patrie s’est réuni jeudi ...

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    Projet(s) 14/10/1909
    Photos des maquettes en concurrence et annonce du résultat du concours : 

    « Le Comité du monument à la glorification des mots pour la Patrie s’est réuni jeudi à la mairie … On décida que si la maquette de M. Nivet était choisie, ce serait à la condition que l’artiste mît un voile au personnage représentant le soldat mourant. On procéda au vote (nombre de votants : 28). 1er tour : Martin : 3 voix – Sajous : 11 voix – Nivet : 14 voix. 2e tour : Sajous : 12 voix – Nivet : 15 voix. On décida que le monument devrait être complètement terminé le 30 juin 1910. Le conseil municipal choisira l’emplacement à sa séance de novembre… Total de la souscription après publication de la 11e liste : 6469, 45 francs. »
     
  • Emplacement 20/11/1909

    Plusieurs emplacements furent envisagés successivement. Les associations de vétérans avaient d'abord demandé la concession d'un terrain au cimetière (cf. lettre lue au cours des délibérations municipales du 21 février 1909) ;  devant le ...

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    Emplacement 20/11/1909
    Plusieurs emplacements furent envisagés successivement.
    Les associations de vétérans avaient d'abord demandé la concession d'un terrain au cimetière (cf. lettre lue au cours des délibérations municipales du 21 février 1909) ;  devant le succès de la souscription, on proposa d'ériger le monument sur une place de la ville : place de la République ou place de Vouet.
    Lors d'un débat au conseil municipal le 20 novembre 1909, c'est cette dernière opinion qui prévalut, s'appuyant sur l'avis même du sculpteur.  
  • 1910
  • Travaux 12/05/1910
    Source : Journal du Département de l'Indre
    Début de travaux du monument. L'état d'avancement des travaux et les retards pris seront ensuite évoqués les 8, 12, 22 juin, 9 septembre, 9 novembre et 29 décembre 1910. 
  • Inauguration - Annonce 12/06/1910
    Source : Journal du Département de l'Indre
    L'inauguration est annoncée pour le 15 septembre 1910, elle sera ensuite repoussée au 28 octobre 1910, puis au 27 août, enfin au 17 septembre 1911. 
  • Travaux 09/11/1910
    Source : Journal du Centre, 9 novembre 1910

    "Le monument des Victimes du Devoir      Les travaux de mise au point du monument élevé place de Vouet aux Victimes du Devoir viennent de se terminer. ...

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    Travaux 09/11/1910
    "Le monument des Victimes du Devoir
     
       Les travaux de mise au point du monument élevé place de Vouet aux Victimes du Devoir viennent de se terminer. L’œuvre magnifique du sculpteur Nivet a été dégrossie par MM. Merrit et Vimnerat metteurs au point de l’atelier de Rodin, mais ce n’est encore que le « gradiné » comme on dit en terme de métier.
       Ernest Nivet va commencer incessamment à travailler lui-même ses personnages auxquels il apportera le fini, le coup de pouce qui donneront au monument cette impression poignante de force et de douleur esquissée dans la maquette.
       Il nous a été donné de voir le monument encore enveloppé de sa carapace de planches qui le dissimule aux yeux indiscrets. Le soldat de 2 m 40 est d’un merveilleux modelé et ce sera un cri unanime d’admiration devant la puissance émanant de la tête angoissée de cette femme qui soutient le corps de son fils, victime de la guerre.
       L’inauguration aura lieu au printemps probablement au mois d’avril.
     
                                                                                                                               Non signé"
  • 1911
  • Récapitulatif Dépenses 07/05/1911
    Source : Journal du Département de l'Indre, 8-9 mai 1911

       Compte rendu de la réunion des Vétérans le dimanche 7 mai précédente. Le monument devrait être terminé le 20 juin, mais il faut prévoir quelques dépenses supplémentaires : 700 francs ...

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    Récapitulatif Dépenses 07/05/1911
       Compte rendu de la réunion des Vétérans le dimanche 7 mai précédente. Le monument devrait être terminé le 20 juin, mais il faut prévoir quelques dépenses supplémentaires : 700 francs pour une grille entourant le monument (réalisée par M. Boisfard, entrepreneur à Issoudun) et 300 francs pour une bordure en pierre de Saint-Florent (commandée à M. Gaignier), ainsi que 100 francs pour la plaque avec inscription. À ce jour la souscription atteint 6 540, 45 francs mais elle sera insuffisante pour couvrir tous les frais. On annonce la venue de M. Berteaux, ministre de la Guerre, pour l’inauguration qui aurait lieu le 27 août.
  • Inauguration - Frais divers 27/06/1911
    Source : Registre des délibérations municipales

    [15e objet] : Fête du 6 août à l’occasion de l’inauguration du monument de la place de Vouet : vote d’un crédit ; demande de subvention au conseil général de l’Indre.  Le ...

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    Inauguration - Frais divers 27/06/1911
    [15e objet] : Fête du 6 août à l’occasion de l’inauguration du monument de la place de Vouet : vote d’un crédit ; demande de subvention au conseil général de l’Indre.
     Le rapporteur M. Gourier, 1e adjoint, rappelle qu’une lettre avait été adressée par MM. Coudereau et Lefebvre au conseil municipal pour demander le vote d’une somme pour l’inauguration. La présence d’un ministre impose une dépense de 3 000 francs qui est votée. Une subvention sera demandée au conseil général.   
  • Inauguration - Programme 07/09/1911
    Source : Journal du Département de l'Indre
    Programme détaillé de la journée d'inauguration le 17 septembre 1911. Depuis le 30 juillet la presse publie régulièrement des informations.
  • Inauguration 17/09/1911
  • Inauguration - Presse 17/09/1911
    Source : Presse locale

    Récit détaillé de la journée d'inauguration dans le Journal du Département de l'Indre des 18-19 et 20 septembre, dans le Journal d'Issoudun du 2O septembre, dans l'Echo des Marchés du Centre du 21 septembre ...

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    Inauguration - Presse 17/09/1911
    Récit détaillé de la journée d'inauguration dans le Journal du Département de l'Indre des 18-19 et 20 septembre, dans le Journal d'Issoudun du 2O septembre, dans l'Echo des Marchés du Centre du 21 septembre 1911. 
  • Inauguration - Presse 17/09/1911
    Source : Le Figaro du 17 septembre 1911

    "La Terre et les Morts ̃     Aujourd'hui, en terre berrichonne, comme aux récents pèlerinages de Lorraine, la grande leçon de Maurice Barrés trouvera une application émouvante. La ville d'Issoudun ...

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    Inauguration - Presse 17/09/1911
    "La Terre et les Morts ̃ 
       Aujourd'hui, en terre berrichonne, comme aux récents pèlerinages de Lorraine, la grande leçon de Maurice Barrés trouvera une application émouvante. La ville d'Issoudun a élevé un monument à la mémoire de ses enfants morts pour la patrie, et M. Klotz, ministre des finances, a été heureusement choisi pour l'inaugurer. Ce monument est d'une pensée et d'une forme qui lui donnent une signification exceptionnelle. Si l'on ne connaît pas l'artiste qui vient de le construire, on pourrait ne pas comprendre toute son éloquence et toute son originalité. C'est le véritable monument de la Terre à ses morts. Aucune de ces allégories qui représentent autour de la stèle les sentiments divers de chaque région : admiration, reconnaissance, explication de la défaite, promesse de revanche et fidélité. Pas de visages d'épopée évoquant des victoires anciennes ou futures. Pas de détails panoramiques, ni de cuirasses trouées, ni de fusils passés de mains en mains. C'est le monument de la Terre. Contre le drapeau qui flotte sur la stèle, une paysanne soulève un adolescent frappé à mort. Elle le soulève de son bras gauche, vigoureusement, et son bras droit s'accroche à sa tempe pour maîtriser sa douleur. Le visage tendu vers le meurtrier de son fils, vers l'ennemi, la paysanne crie sa malédiction, de toute sa douleur - et de toute la force redoutable qui lui reste. 
       C'est cela, la voix de la famille, de la petite patrie, la voix maternelle. Elle ne s'embarrasse pas d'emblèmes pour se faire entendre. Et comme on l'entend ! Pour exprimer cette voix de la Terre qui relève ses morts, il faut vivre en elle et par elle; c'est le cas de l'auteur du monument que la ville d'Issoudun inaugure aujourd'hui, le cas du sculpteur Ernest Nivet de Châteauroux.
       Ernest Nivet, fils de paysan, eut beaucoup de peine à quitter la ferme, à réaliser ses premiers essais dans la petite ville. Mais une grande chance le favorisa, lorsqu'il eut dix huit ans. Un de ses compatriotes, M. Georges Lenseigne, dont le dévouement est connu de tous les artistes berrichons, l'emmena à Paris, et le présenta, avec sa blouse et ses sabots, à l'atelier de Falguière, à l'atelier de Barrias. Ces maîtres regardaient le petit paysan et… les photographies de ses premières œuvres, et ils demeuraient étonnés. Auguste Rodin plongea furieusement ses mains dans sa barbe ; puis donna l'accolade au jeune gars et l'admit dans son atelier.
       C'était la fortune, tout de suite, car Rodin confirmait les offres les plus brillantes. Ce serait bientôt la renommée, la gloire. Le jeune paysan s'efforça de rester quelques mois à Paris. Mais il se sentait mal à son aise. Non qu'il fût gêné par la grand'ville. Aux heures de repos il frappait les pavés de son talon solide. Voilà : il manquait d'air ; il respirait mal. Il clignait trop les yeux pour découvrir des visages familiers ; il tendait trop l'oreille pour entendre des accents de là-bas. Et puis, ces modèles parisiens avaient beau « truquer», ils sentaient l'école ou l'académie. Leur carcasse était en carton. Ces muscles-là ne travaillaient pas... Tandis qu'au pays, au pays... Invinciblement, un énervement le gagnait de ne plus voir les gestes naturels de ses frères paysans, leurs corps inclinés sur les sillons, et leurs hautes silhouettes au retour du travail. L'odeur et le goût du pays l'obsédaient. Il ne put résister à la voix de la terre natale. Il voulut retrouver ses racines et il abandonna son avenir pour reprendre son passé. La petite vie obscure d'un sculpteur en province, la gêne grandissante et qui ne permet pas d'acheter les matériaux indispensables, la difficulté d'atteindre les hommes qui peuvent nous donner de l'ouvrage et du pain, Ernest Nivet connut tout cela, sans se plaindre. Et son mérite grandit doucement, et dans cette région décentralisée et solidaire, ses compatriotes le découvrirent. L'Ėtat fit quelques achats. Le Salon donna sa deuxième médaille. Ce monument lui fut confié, qui pour tant de raisons s'élève si éloquemment aujourd'hui sur la terre berrichonne à la mémoire, des morts.
    Régis Gignoux "
  • Polémique 20/11/1911
    Source : Le Gaulois

    "    II y a quelques jours, je me trouvais à Issoudun et me promenais dans les rues de la petite ville où Balzac a placé les scènes de son ...

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    Polémique 20/11/1911
    "    II y a quelques jours, je me trouvais à Issoudun et me promenais dans les rues de la petite ville où Balzac a placé les scènes de son admirable Ménage de garçon, quand je tombai sur un bien singulier monument naguère élevé « aux enfants de l'arrondissement d'Issoudun morts pour la patrie ».
       Depuis quarante ans, la plupart des villes de France ont dédié des monuments à la mémoire de ceux de leurs enfants qui ont péri dans la campagne de 1870. La pensée qui inspire de tels hommages fut pieuse et patriotique, et, si ces monuments avaient toujours été à leur place, c'est-à-dire dans des cimetières, il ne serait venu à personne l'idée de les critiquer. Malheureusement on les a érigés le plus souvent sur des places publiques, et on les a décorés d'allégories plus emphatiques qu'il n'eût convenu pour rappeler le courage et l'infortune de nos soldats. On comprend la remarque cruelle mais juste de J.-J. Weiss s'étonnant un jour que la France ait élevé à nos défaites plus de monuments qu'aucun peuple n'en éleva jamais à ses victoires. Néanmoins il ne faudrait pas être trop sévère pour ces sortes de commémorations elles sont le gagne-pain des sculpteurs, fournissent aux ministres l'occasion de discours inoffensifs, permettent de décorer les vivants en souvenir des morts, et enfin, ce qui vaut mieux, elles enseignent à la foule une histoire déjà trop oubliée. On voudrait que le patriotisme prît une forme plus modeste, moins théâtrale, mais c'est encore du patriotisme. Il était réservé à la ville d'Issoudun de transformer en une leçon de pacifisme la glorification des soldats tombés sur le champ de bataille. Le sculpteur a ici représenté une mère qui soutient le corps défaillant de son fils mortellement blessé son geste et son visage expriment le plus atroce désespoir. Pour que personne ne se puisse méprendre sur le sens de l'allégorie, on a gravé sur le socle, en français Les guerres en horreur aux mères (Horace).
       Ces gens d'Issoudun ne sont pas très conséquents avec eux-mêmes ils nous font savoir que, dans la querelle des primaires et des humanistes, ils tiennent pour les premiers, et que, à leur avis, les temps de la latinité sont révolus mais alors, pourquoi se mêlent-ils de citer Horace ?
       Cela n'est que ridicule; mais, sous prétexte d'honorer de bons Français, qui jadis accomplirent leur devoir, il est odieux de proposer au peuple les images les mieux faites pour les détourner de suivre un tel exemple et d'accepter le suprême sacrifice.
    Un Désabusé"
  • 2019
  • Ré-Inauguration 11/11/2019
    Source : Hieronymous
    Rénovation du monument d'Issoudun inaugurée ce matin
    https://www.facebook.com/andre.laignel/videos/2825357744150701/
    Dévoilement du monument aux morts d’Ernest Nivet, nouvellement restauré, en présence de sa petite-fille présente à Issoudun ce matin.
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Localisation

Place
A l’extrémité sud de la place du Sacré-Cœur, presque dans l'axe de la basilique ; au moment de l’inauguration, en 1911, cette place s’appelait « place de Vouet ».