INAUGURATION DU MONUMENT AUX MORTS
Dimanche dernier, 3 Décembre, avait lieu à Louisfert l'inauguration du Monument aux Morts pour la Patrie. Ce fut une cérémonie touchante et il convient de savoir gré à M. le Maire, au Président de l'U.N.C., et au Comité du Monument pour la façon dont ils ont organisé cette solennité.
A 14 heures 30 un service religieux fut célébré à la mémoire des Morts de la Guerre. MM. Ginoux Defermon et de la Ferronnays, députés; M. le Maire de Louisfert et son Conseil municipal; M. le Maire de Saint-Vincent-des-Landes, les Sections d'anciens Combattants de Moisdon, de Châteaubriant, d'Issé, et le Groupe de Louisfert y assistaient aux places d'honneur.
Puis un important cortège s'organisa et l'on se rendit au calvaire où devait avoir lieu l'Inauguration du Monument qui perpétuera à Louisfert le souvenir de nos héros. La Musique de Moisdon ouvrait la marche, suivie par les enfants des écoles, portant des gerbes et des bouquets, puis venaient:le Clergé, les réprésentants du Gouvernement, ceux de la Commune, et les anciens Combattants groupés autour de leurs drapeaux. Une foule immense accompagnait le cortège.
Après la bénédiction du Monument par M. le Curé de Louisfert, la Sainte-Cécile de Moisdon exécuta magistralement un chant de circonstance: « Gloire aux Héros! »
Les enfants défilèrent ensuite devant le Monument et chacun d'eux y déposa un bouquet, puis ils chantèrent filles et garçons réunis, l « Hymne aux Morts », qui fut écouté religieusement.
M.Philippot, président de la Section de Louisfert et mutilé, fit l'appel des vingt-huit Louisfertois morts pour la Patrie au cours de la guerre. L'émotion fut bien grande alors dans l'assistance. Puis M. le maire de Louisfert prononça le discours suivant:
« Mesdames, Messieurs, mes chers Amis,
Au nom du Conseil municipal, de la population toute entière, et en mon nom personnel, je tiens à venir remercier les membres de la Chambre des Députés qui ont bien voulu honorer de leur présence cette cérémonie. Je remercie également les Sociétés et Sections de Châteaubriant, d'Issé, et de Moisdon-la-Rivière, si dignement représentées parmi nous.
Je n'oublierai pas non plus la « Sainte-Cécile » de Moisdon-la-Rivière, qui nous a si généreusement prêté son concours.
Tout particulièrement merci à la Section de Louisfert et à son Président, dont le dévouement contribua pour une grande part à terminer cette oeuvre de reconnaissance aux Morts de la grande guerre.
Que mes remerciements s'adressent à tous ceux qui se sont dévoués pour orner et décorer ce Calvaire, de même qu'à toutes les personnes présentes aujourd'hui.
Comme Maire de cette commune depuis vingt ans, je tiens à rendre un suprême hommage à nos fils morts pour sauver la France.
Je les ai connus et aimés enfants, adolescents, et avec vous, je les pleure maintenant.
Nous avons tenu à placer ce Monument au pied de ce calvaire qui est notre oeuvre à tous, où si souvent ils sont venus prier, et où, plus qu'ailleurs, il nous sera facile d'évoquer leur souvenir.
Ces chers disparus croyez-le bien, ne seront pas oubliés; leurs noms glorieux, gravés sur cette pierre, diront aux générations futures leur héroïsme et leur amour pour la Patrie.
Ne nous inquiétons pas, car les morts ne meurent pas tout entiers; et des morts comme ceux-là nous assisteront de leur force héroïque. Ils feront de nous des héros de la paix, et, par notre oeuvre, la France sortira de la tourmente plus belle et plus forte pour le bien. »
Au nom du Groupe départemental des anciens Combattants, le sympathique Juge de paix de Moisdon-la-Rivière, M.Legal, rappela nos devoirs envers les morts. M. Ginoux-Defermon et M.de la Ferronnays prirent successivement la parole afin de tirer les grandes leçons de la guerre et de saluer les héros tombés au champ d'honneur.
Puis les nombreux assistants quittèrent le Calvaire, gardant de cette cérémonie un impérissable souvenir, tandis que les invités et les anciens Combattants se réunissaient tous à l'école des filles où fut servi un vin d'honneur offert par M. le maire de Louisfert.
Le Courrier de Châteaubriant et de la région, 9 décembre 1922