Écho des Marchés du Centre, 1er novembre 1900
Inauguration du monument de Buzançais.
Dimanche a eu lieu, à Buzançais, la cérémonie d’inauguration du monument élevé à la mémoire des enfants du canton de Buzançais, morts pour la Patrie.
Dès le matin la ville est en fête. Toutes les fenêtres sont pavoisées.
A 8 heures, les diverses sociétés de la ville se réunissent. Puis le cortège, ayant à sa tête M. Guilgault, maire, se forme pour se rendre à l’église, où un service solennel doit être célébré.
L’église, entièrement tendue de noir, est comble.
Un catafalque, orné de drapeaux, occupe le centre de la nef.
La messe est célébrée par M. l’abbé Granger, curé-doyen de Buzançais, qui prononce un patriotique discours.
Pendant l’office, des artistes de grand talent se font entendre.
A l’issue de la cérémonie, le cortège, précédé du clergé, se rend au monument qui est béni par M. le curé.
Là, devant une foule nombreuse et recueillie, M. l’abbé Granger prononce quelques paroles qui touchent profondément l’assistance.
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Les autorités civiles et militaires arrivent à 11 hures et demie ainsi que les sociétés invitées. On remarque M. le Préfet et son chef de cabinet, MM. Moroux, Forichon, Ratier, sénateurs, M. le colonel Calvet, du 90e régiment d’infanterie, M. le commandant Balet, du 9e escadron du train des équipages, etc., etc., toutes les sociétés militaires de Châteauroux et des sociétés de gymnastique parmi lesquelles l’Issoldunoise d’Issoudun, la Patriote de Levroux.
M. le maire et les membres du comité sont à la gare pour y recevoir les autorités, puis on se rend à la mairie et de là au monument.
L’œuvre remarquable du sculpteur berrichon, Ernest Nivet, était voilé d’un immense drapeau tricolore. Dès que le voile, qui recouvrait le monument, est levé, les têtes se découvrent et des applaudissements éclatent de toutes parts.
L’œuvre d’art de notre jeune compatriote est composée d’une stèle sur laquelle est gravée l’inscription suivante : Aux enfants du canton de Buzançais morts pour la Patrie. Au pied du monument , une berrichonne en deuil, tenant dans la main une couronne d’immortelles, incline la tête dans une attitude de douleur et d’abattement. Cette œuvre symbolique, mais simple, fait beaucoup d’impression.
Après que les enfants des écoles ont chanté une cantate d’un souffle généreux et entraînant, due à l’inspiration du docteur Guesdron, la série des discours commence. On entend d’abord M. Guilgault, et tour à tour, M. Liégey, préfet de l’Indre, M.Ratier et le nouveau sénateur M. Forichon. Ces disours ont été empreints des sentiments patriotiques. Tous les orateurs ont également fait l’éloge de l’armée.
A 5 heures et ½ un banquet a été offert à ses hôtes par la ville de Buzançais. Inutile de dire qu’au champagne, plusieurs toasts ont été portés.
Une magnifique de nuit a terminé cette journée qui laissera un profond souvenir à la population de Buzançais.
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M. le préfet a profité de cette solennité pour remettre quelques décorations à sept sapeurs-pompiers et annoncer à M. Ernest Nivet qu’il serait compris dans la prochaine promotion des palmes académiques.