Les archives du ministère des Affaires étrangères permettent de reconstituer le sort des Français Libres morts pour la France en Asie, selon les recherches réalisées par Francois Drémeaux, membre du Souvenir Français et historien spécialiste de Hong Kong :
Lieutenant Frédéric Jacosta, né le 12 juin 1908. Il est officier de liaison et chef du service de renseignement de la France Libre à Singapour. Il arrive à Hong Kong en octobre 1941 et rejoint le Corps des Volontaires dès le premier jour de l’invasion japonaise ; il est tué à North Point le 19 décembre 1941 alors qu’il défend un accès stratégique.
Armand Delcourt est né en Belgique dans une famille française le 4 mai 1899. Il travaille depuis 1926 à Hong Kong lorsque les Japonais envahissent le territoire. Engagé volontaire, il est blessé lors de la bataille du Ridge, puis capturé par les Japonais et exécuté sur la plage de Repulse Bay le 23 décembre 1941.
Pierre Mathieu est né à Marseille le 5 juillet 1911. Il est agent dans une compagnie d’import/export de Hong Kong et s’engage très tôt dans le comité France Libre dont il devient le secrétaire. Il est affecté à la Deuxième Batterie d’artillerie et il est fait prisonnier lors de la capitulation le 25 décembre 1941. Il est interné dans différents camps et meurt à Sham Shui Po le 27 août 1943 « électrocuté sur des fils de fer barbelés » sans que les circonstances de sa mort soient éclaircies.
Henri Belle, est un marin de la marine marchande en transit à Hong Kong lors de l’invasion japonaise. Il se porte immédiatement volontaire pour rejoindre la France Libre et s’engage dans la bataille. Il est fait prisonnier à l’issue des combats et comme beaucoup d’autres, il est transféré vers un camp d’internement au Japon, près de Nagoya. C’est là qu’il décède le 3 novembre 1944 dans des circonstances encore floues.
Paul de Roux est directeur de la Banque de l’Indochine à Hong Kong avant la guerre. Membre du comité France Libre, il ne prend pas part directement aux combats au moment de l’invasion. Il organise cependant un petit réseau de résistance après la chute de Hong Kong. Inquiété par la police secrète japonaise, la Kempetai, il se suicide le 19 février 1944 en sautant par la fenêtre de son immeuble pour échapper aux interrogatoires.
Capitaine Rodéric Égal est né à Montclar d’Agenais le 6 mars 1892. Il est l’ancien responsable de la France Libre à Shanghai et se trouve en transit à Hong Kong à l’ouverture des hostilités. Il rejoint le Corps volontaire de Défense et fait partie du détachement chargé de la protection de l’usine électrique de Tin Hau. Il est fait prisonnier dans le camp des officiers de Sham Shui Po où les années de captivités l’affaiblissent. Libéré en 1945, il reste à Hong Kong où il décède le 29 décembre 1947 des suites des mauvais traitements qu’il a reçu.
Ngo Chi Dao et Tran Van Truong. On sait malheureusement peu de choses sur ces deux hommes. Ce sont des Vietnamiens originaires de la province colonisée du Tonkin. Ils travaillent tous les deux à Hong Kong au service de la France et sont réputés pour leur attachement à notre pays. Ngo Chi Dao est secrétaire du consul de France et Tran Van Truong est secrétaire du directeur de la Banque de l’Indochine. Ils s’engagent dans le Corps volontaire de Défense et sont tous les deux tués par les Japonais le 19 décembre 1941, alors qu’ils prenaient position à leur poste de défense antiaérienne.
Louis Reynaud est le consul de France à Hong Kong au moment de l’invasion. Diplomate très impliqué, il a passé 29 ans en Extrême-Orient. Il répond à l’appel du général de Gaulle dès le 20 juin et devient rapidement le pivot des communications entre Londres, Singapour et Hong Kong. Dans l’adversité, il reste à son poste et ferme le consulat en mars 1942. Il tombe malade peu après et les Japonais l’enferment dans une chambre d’hôpital, interdisant toute visite et le laissant sans soin. Il meurt le 5 juillet 1943.
Léon Weill est un courtier né à Hong Kong d’une famille juive française installée de longue date dans la colonie britannique. Avec son frère Maurice, il s’engage dans le corps volontaire de défense et il est fait prisonnier lors de la capitulation le 25 décembre. Enfermé à Sham Shui Po, il meurt de malnutrition le 27 avril 1944.
Georges Béchamp est né en 1886 à Saint-Germain en Laye, c’est un médecin réputé, fils du célèbre chimiste français Antoine Béchamp. Il dirige l’hôpital français de Chengdu avant d’être envoyé à Hong Kong pour prendre la tête du comité France Libre. En décembre 1941, il parvient à s’échapper du territoire, mais il est arrêté par la police française à Fort-Bayard dans le Guangdong. Il est conduit dans les prisons d’Indochine où il meurt le 20 juillet 1944.
Français libres
Capitaine Frédéric JACOSTA HKVDC, Tué le 19 décembre 1941
Armand DELCOURT HKVDC exécuté le 23 décembre 1941
Pierre MATHIEU HKVDC prisonnier de guerre, décédé le 27 août 1943
Henri BELLE HKCDC prisonnier de guerre, décédé le 3 novembre 1944
Paul DE ROUX victime de la Kempetai, décédé le 19 février 1944
Georges BÉCHAMP prisonnier de guerre, décédé le 20 juillet 1944
Capitaine Rodéric EGAL HKVDC représentant de la France Libre à Shangaï prisonnier de guerre décédé le 29 décembre 1947
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Volontaires de la défense de Hong Kong
Ngo Chi DAO et TRan VAN TRUONG HKVDC employés au service de la France, tués le 19 décembre 1941 à leur poste au AIr Rid Protection Service
Louis REYNAUD, consul et pivot de la France Libre, décédé le 5 juillet 1943
Léon WEILL HKVDC prisonnier de guerre, décédé le 27 avril 1944